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Article: Suspension des partis politiques : la grande manœuvre d’Oligui ?

Gabon 2025
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Suspension des partis politiques : la grande manœuvre d’Oligui ?

La rédaction de Gabon2025 a reçu ces dernières semaines un flot de témoignages signalant une série de contradictions flagrantes dans la gestion des partis politiques et des associations sous la transition menée par Brice Oligui Nguema. Si le processus de transition promettait un renouvellement démocratique, il semble aujourd’hui dériver vers des pratiques de verrouillage politique.

Entre l’interdiction générale des partis, les apparitions ambiguës d’associations prétendument « neutres », et les contradictions avec la Charte de Transition, la situation soulève des questions profondes sur l’intégrité de cette prétendue ouverture politique.

  

Interdiction des partis politiques : sauf le PDG, bien entendu

À peine la transition initiée, l’interdiction des activités de tous les partis politiques tombe comme un couperet. Les Gabonais ont vu, surpris, cette annonce mettant en pause toute activité partisane… à une exception près. En effet, le Parti démocratique gabonais (PDG), autrefois au cœur de la « monarchie » des Bongo et cible des discours de rupture d’Oligui Nguema, se voit miraculeusement épargné de cette interdiction.

Mieux encore : le PDG, désormais le seul parti actif, affiche sans complexe son soutien au référendum constitutionnel voulu par le chef de l’État. Cette posture amène naturellement des interrogations sur la sincérité du processus.

Comment une transition censée incarner la « neutralité politique » peut-elle maintenir le PDG en action alors que tous les autres partis se retrouvent bâillonnés ? Cette situation alimente l’idée d’une transition orientée, où le seul acteur politique autorisé devient, par une étrange ironie, le parti de l’ancien régime.

 

Prolifération des associations « neutres » : des soutiens déguisés pour le pouvoir

Loin de renforcer la liberté politique, cette interdiction des partis semble avoir ouvert la voie à un nouvel acteur : des associations prétendument « neutres » qui surgissent de toutes parts et se montrent étrangement unies pour soutenir le régime actuel. Ces organisations, arborant des noms et des objectifs censément apolitiques, multiplient les manifestations de soutien à la transition, contournant ainsi l’interdiction des partis. Et si leurs discours se veulent d’une neutralité de façade, ils se montrent tout aussi favorables aux projets constitutionnels que le PDG lui-même.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux observateurs gabonais dénoncent cette prolifération d’associations de complaisance. Ces organisations ont beau se dire indépendantes, elles adoptent des positions pro-régime qui laissent perplexes. Qui sont ces nouveaux acteurs ? Quels intérêts défendent-ils vraiment ? Et comment prétendre à la neutralité tout en soutenant ardemment un référendum proposé par un pouvoir qui verrouille l’espace politique ?

Contradiction avec la Charte de Transition : la liberté d’association… sous condition ?

La Charte de Transition elle-même stipule la liberté d’association pour les citoyens gabonais, un principe essentiel pour un processus démocratique. L’article 6 de cette charte garantit explicitement cette liberté, une promesse de participation citoyenne dans la construction de la nouvelle République. Pourtant, l’interdiction générale des partis politiques va à l’encontre de cette disposition, limitant la pluralité d’opinions et empêchant les partis historiques de participer au débat national.

Cette contradiction entre les engagements de la charte et les décisions prises par la transition est de plus en plus dénoncée. Comment revendiquer une transition démocratique tout en bafouant les principes de base de la liberté d’association ? Cette restriction semble davantage servir une volonté de contrôle que celle d’une véritable ouverture politique.

Une transition sous contrôle, mais pour combien de temps ?

Face à ces contradictions, les Gabonais sont en droit de s’interroger : la transition menée par Oligui Nguema représente-t-elle réellement un élan démocratique ou n’est-elle qu’une réorganisation du pouvoir en place ? En réduisant au silence les partis d’opposition tout en laissant le PDG libre de ses actions et en favorisant des associations « neutres » dociles, le régime de transition renvoie l’image d’une démocratisation de façade, où les rouages de l’ancien système continuent de tourner, déguisés sous des apparences de changement.

La voie de la transition semble pavée de promesses non tenues et de principes contournés. À chaque annonce, la « rupture » annoncée ressemble davantage à une continuité déguisée, alimentant les doutes quant à l’avenir d’une démocratie véritable au Gabon. Quant aux Gabonais, ils continuent d’observer, entre scepticisme et lassitude, ce curieux ballet politique où seuls certains danseurs sont autorisés à entrer en scène.Haut du formulaire

 

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