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Article: Déclaration de biens : les promesses « oubliées » d'Oligui Nguema ?

Gabon 2025
amérique

Déclaration de biens : les promesses « oubliées » d'Oligui Nguema ?

La transition gabonaise, placée sous le signe du renouveau et de la transparence par le président de transition Brice Oligui Nguema, semble s’éloigner de plus en plus des engagements initiaux. Les réseaux sociaux sont saturés de messages sur ce thème. En août 2024, la première mouture fuitée de la nouvelle constitution incluait une disposition claire : l’obligation pour les dirigeants de déclarer leurs biens. Cet article promettait un pas historique vers plus de transparence, visant à prouver la bonne foi des dirigeants et à restaurer la confiance des Gabonais. Mais voilà, surprise ! Dans la version définitive du texte, soumise aujourd’hui au référendum, cette disposition a disparu.

L’article 39 de la charte initiale du CTRI (Comité de Transition pour la Restauration des Institutions), qui garantissait la transparence des biens des dirigeants, n’est désormais plus qu’un souvenir lointain. L’intention de rendre publics les biens du chef de l’État et des membres de son gouvernement a visiblement été écartée, sans justification. Alors qu’on attendait un signal de rupture, cet effacement laisse perplexe. Et pour cause.

Des biens « discrets » qui posent question

Une absence d’autant plus troublante lorsque l’on découvre, via certaines sources, que Brice Oligui Nguema possède des biens immobiliers bien loin de Libreville. En effet, comme évoqué sur Gabon 2025 récemment, il se trouve qu’une maison, située dans la banlieue huppée de Silver Spring aux États-Unis et estimée à plusieurs centaines de milliers de dollars, est mise en vente au nom de Brice Oligui Nguema. Une question légitime se pose alors : comment un colonel, puis général de l’armée gabonaise, peut-il s’offrir un tel bien sur la base d’un salaire public ? Pour de nombreux Gabonais, l’énigme est difficile à résoudre sans laisser planer le doute sur un éventuel enrichissement personnel durant la transition.

Cette maison à Silver Spring envoie un message confus, surtout à l’aube d’un référendum où l’on nous promet encore une fois une constitution rénovée et moralement exemplaire. Peut-on réellement croire en cet engagement de transparence lorsque l’on constate que ceux qui prônent la « moralisation » des institutions semblent peu enclins à montrer l’exemple ? Et pourquoi la vendre à quelques jours du référendum ? Peur de l’avenir ?

La transparence, un fardeau trop lourd ?

La suppression de l’obligation de déclaration de biens dans la version finale de la constitution pose une question embarrassante : Brice Oligui Nguema et son entourage auraient-ils quelque chose à cacher ? Les engagements initiaux, largement médiatisés, prônaient une gouvernance sans opacité et une lutte sans merci contre la corruption. Pourtant, aucun membre du gouvernement de transition n’a encore fourni cette fameuse déclaration de biens promise en 2023. La transparence, martelée dans les discours, se fait attendre.

Pourquoi une telle précaution à s’entourer de silence sur des questions aussi simples ? Pour un chef d’État ayant promis de « nettoyer » le pays de ses dérives passées, ces zones d’ombre sont inquiétantes. Est-il possible que cette suppression de la déclaration de biens serve en réalité à protéger des intérêts privés, accumulés loin des regards indiscrets, alors que le peuple gabonais peine à accéder aux services de base ? Et qu’en est-il de l’amnistie générale promise pour tous les acteurs de la transition, cela servirait-il à les exempter de rendre des comptes aux gabonais quant à leur enrichissement durant le processus ?

Que nous cachent-ils ?

Alors que l’on nous parle de rupture et de renouveau, ces décisions contradictoires ne font que raviver les soupçons d’une continuité des pratiques d’enrichissement personnel. Pour les Gabonais, le doute est désormais permis : les belles promesses de transition masquent-elles un agenda moins noble ? La maison de Silver Spring, tout comme la disparition de l’obligation de déclaration de biens, sont des signaux inquiétants qui laissent planer l’ombre du doute. A cela se rajoute le fait que le président de la transition est publiquement propriétaire de biens immobiliers à Libreville qu’il loue aux membres de la garde républicaine, censés assurer sa sécurité de manière, d’ailleurs, parfaitement démesurée.

Si la constitution que l’on veut imposer au peuple ne contient pas cette garantie de transparence élémentaire, alors que cache réellement cette « transition » ?

 

Le peuple gabonais, à quelques jours d’un scrutin décisif, est en droit de réclamer des réponses. Le silence ne fait qu’ajouter au mystère.

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