Un mail anonyme émanant du service communication du gouvernement révèle un sondage caché en faveur du "non" et "un plan B" du PDG
La rédaction de Gabon2025 a reçu cette nuit un mail anonyme, envoyé depuis l'adresse mail officielle du service communication du gouvernement, et reçu par de nombreux autres confrères, révèle que le gouvernement est très préoccupé face à un sondage défavorable sur le référendum constitutionnel à venir au Gabon. Ce sondage défavorable ( Que vous pouvez consulter ici ) a conduit les autorités à envisager un plan B impliquant le PDG, qui serait chargé de fournir la logistique nécessaire pour influencer le processus électoral et contourner la situation.
Selon ce mail, le sondage, commandé par OpinionWay pour la chaine Gabon24, montre une nette tendance au rejet de la nouvelle constitution, avec 52 % des personnes interrogées exprimant leur intention de voter "Non". Ces résultats ont provoqué un véritable état de panique au sein des proches du président de la transition Brice Oligui Nguema, poussant certaines figures du Parti Démocratique Gabonais (PDG) à envisager un plan B. Ce plan inclut un soutien logistique du PDG pour mener des manœuvres électorales et influencer les résultats du référendum.
Pourquoi un "Plan B" ?
Le message, signé "C.N.", précise : "Face à ce constat, un plan visant à manipuler ces résultats a été évoqué, avec l'implication directe de certaines figures clés du Parti Démocratique Gabonais. Cette tentative de manipulation remet en cause la transparence et l'intégrité du processus, et va à l'encontre de la confiance que les citoyens doivent pouvoir accorder à leurs institutions." Le courriel poursuit : "Ce type de comportement, loin de répondre aux attentes démocratiques et aux principes de bonne gouvernance, ne peut en aucun cas être toléré, alors qu’en réalité, quelques ajustements du texte suffiraient à répondre de manière significative aux attentes du peuple."
Le sondage, réalisé entre le 4 et le 8 novembre 2024, révèle des tendances marquantes : la jeunesse gabonaise (18-34 ans) rejette massivement la constitution proposée, avec 56 % des jeunes sondés déclarant leur intention de voter "Non". En revanche, les personnes âgées de plus de 55 ans semblent plus enclines à soutenir la nouvelle constitution.
La compréhension du texte semble jouer un rôle crucial dans la décision de vote. Parmi ceux qui ont lu la constitution, 75 % prévoient de voter "Non", et ce pourcentage grimpe à 91 % chez ceux qui déclarent l'avoir bien comprise. Le sondage indique clairement : "Parmi ceux ayant compris la Constitution (partiellement ou entièrement), 91 % votent 'Non'." Cela montre que la compréhension approfondie du texte renforce l'opposition.
Un doute sur les capacités de Brice Oligui Nguema à gouverner ?
Les raisons invoquées par les opposants au référendum sont multiples : la concentration des pouvoirs entre les mains du président (20 %), le soutien du PDG au "Oui" (18 %), et l'absence de réformes significatives durant la transition de 15 mois dirigée par Brice Oligui (13 %). Ces arguments reflètent une peur croissante de voir se répéter les erreurs du passé, un doute des capacités de Oligui à gouverner, avec une hyper-présidentialisation qui risque de renforcer les tendances autoritaires. Comme le précise le sondage : "La principale préoccupation réside dans la centralisation excessive des pouvoirs autour de la présidence. Les électeurs craignent que cette hyper-présidentialisation limite la démocratie et permette une gouvernance déséquilibrée, renforçant les inquiétudes d’autoritarisme."
Qui est C.N ?
Le mail reçu par notre rédaction met en lumière une stratégie présumée visant à dissimuler les résultats du sondage, une manœuvre électorale qui impliquerait directement des figures du PDG pour influencer le vote. Cette tentative, si elle s'avère réelle, soulève de sérieuses questions sur l'intégrité des institutions gabonaises et la confiance que les citoyens peuvent leur accorder.
"Ce type de comportement, loin de répondre aux attentes démocratiques et aux principes de bonne gouvernance, ne peut en aucun cas être toléré", ajoute l'auteur du mail.
Cette situation fait écho à de sombres épisodes de l'histoire politique du Gabon, où la manipulation de l'opinion publique a souvent été utilisée pour maintenir le pouvoir. Il est impératif de rendre ces informations publiques, afin que chacun puisse comprendre les enjeux et se mobiliser pour garantir un processus transparent et démocratique.
À quoi devons-nous nous attendre ? Faut-il s'inquiéter ?
De nombreuses questions restent en suspens : pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de cacher ce sondage défavorable ? Est-ce un signe que des mesures alternatives sont déjà envisagées pour contrôler le résultat du référendum ? Qui sont les acteurs réellement impliqués dans ce plan B évoqué ? Ce référendum sera-t-il un véritable exercice démocratique ou une simple façade politique destinée à consolider le pouvoir en place ?
Si les accusations de manipulation sont avérées, elles risquent non seulement de discréditer tout le processus, mais également de décevoir profondément ceux qui espéraient un changement sincère. L'enjeu n'est pas seulement la validité du référendum, mais la confiance du peuple gabonais dans ses institutions et sa capacité à construire un avenir démocratique.
Notre mission est de continuer à enquêter sur cette affaire et de tenir nos lecteurs informés des évolutions. La voix du peuple doit rester au centre de ce processus, sans aucune influence ni manipulation.