Référendum constitutionnel gabonais : Vous avez dit changement ?
Chers compatriotes, il s'agit d'un vote décisif pour l’avenir de notre pays, souvenons-nous pourquoi nous en sommes là.
Le 30 août 2023, le Gabon vivait un moment historique. Ali Bongo était renversé, et le pays semblait prêt à tourner la page d’un régime opaque. Un vent de renouveau soufflait : justice, institutions renforcées, et une démocratie enfin véritable nous étaient promis par Brice Oligui Nguema et le CTRI. Mais aujourd’hui, alors que nous nous apprêtons à voter pour un texte constitutionnel censé sceller ce changement, il est légitime de se demander si cet espoir n’était en fait qu’une illusion.
Les mêmes visages, les mêmes échecs
Ne perdons pas de vue ce qui a conduit au coup d’État, puis à ce projet de Constitution. Les institutions gabonaises, sous Ali Bongo, ont failli. Pendant des mois, elles ont été incapables de s’opposer à Sylvia et Noureddine Bongo, qui ont maintenu un homme malade en otage du pouvoir. Pire encore, ces mêmes institutions n’ont toujours pas traduit en justice les responsables de cette dérive.
Aujourd’hui, ces mêmes hommes, qui n’ont su protéger le Gabon des abus d’une famille présidentielle, sont ceux censés garantir la transparence et l’équilibre des pouvoirs face à Brice Oligui Nguema. Mais comment le pourraient-ils ?
- Ces dirigeants entretiennent souvent des liens familiaux et financiers avec le général.
- Ils bénéficient de privilèges directement liés à son régime et à sa gouvernance.
- Leur silence face aux dérives passées montre leur incapacité à défendre l’intérêt national.
Peut-on vraiment croire qu’ils s’opposeront aux désirs dictatoriaux d’un général à la tête d’une armée de 5000 hommes ?
Un texte qui perpétue le statu quo, voire pire
Le projet constitutionnel soumis au référendum devait être un symbole de rupture. Pourtant, que propose-t-il réellement ?
- Suppression du poste de Premier ministre, au profit d’un pouvoir présidentiel sans précédent.
- Accès au pouvoir verrouillé par des conditions encore plus restrictives.
- Absence criante de mécanismes de contrôle ou de séparation des pouvoirs.
- Aucun ancrage explicite des droits humains dans la Constitution.
En résumé, ce texte ne corrige pas les dérives du passé, il les aggrave. Il donne carte blanche à un général qui avait promis une simple transition. Et pourtant, cet homme concentre aujourd’hui dans ses mains un pouvoir bien plus grand que celui dont jouissait Ali Bongo.
Un an et demi de désillusions
Depuis le début de la transition, les promesses de transparence et d’exemplarité se sont diluées dans un océan de scandales. Corruption, opacité des finances publiques, et résurgence des vieux réseaux du Parti Démocratique Gabonais. Ce spectre du passé, loin d’être enterré, semble danser main dans la main avec Brice Oligui.
Sommes-nous prêts à cautionner cette alliance du pire ? Un vote "oui" reviendrait à valider un système où tout a changé en surface, mais où rien n’a réellement bougé en profondeur.
Un choix lourd de conséquences
Gabonaises, Gabonais, ce référendum n’est pas une simple formalité. Votre vote engage l’avenir de notre pays. Dire "oui" à ce texte, c’est accepter un régime où le pouvoir reste concentré entre les mains d’un petit groupe d’élites et d’un chef militaire tout-puissant.
N’oubliez pas ce que nous voulions : une vraie justice, des institutions solides, un avenir libéré des pratiques du passé. Ce texte ne nous offre rien de tout cela.
Aujourd'hui, votez en conscience. Votre voix est votre arme contre l’injustice. Utilisez-la pour construire un Gabon à la hauteur de vos espérances.