La Bible des Anomalies : Analyse Approfondie des Dysfonctionnements lors du Référendum Gabonais et Questionnement sur le Rôle des Observateurs
Les élections référendaires de 2024 au Gabon ont suscité une vive controverse, notamment en raison des nombreuses anomalies relevées durant le processus. Ce dossier a pour but de répertorier et d'analyser ces irrégularités afin de fournir une vue d'ensemble des dysfonctionnements observés, tout en évaluant leur impact sur la crédibilité du scrutin.
Consulter le document du ministère de l'interieur Gabonais
1. Gestion des Listes Électorales
Incohérences dans les Listes Électorales
De nombreux électeurs ont rapporté ne pas trouver leur nom sur les listes électorales, bien qu'ils soient enregistrés. Des citoyens, bien que munis de leur carte d'électeur, ont été renvoyés sans pouvoir voter. Cela soulève des interrogations quant à l'intégrité du registre électoral.
Changement de Bureau de Vote À la Dernière Minute
Le ministre de l'Intérieur a permis aux électeurs de choisir entre deux bureaux de vote spécifiques, ce qui a créé de la confusion et des soupçons de manipulations. Cette flexibilité imprévue a ouvert la voie à des risques de double vote ou à une mauvaise coordination des transferts.
2. Organisation le Jour du Vote
Ouverture Tardive des Bureaux
Certains centres ont ouvert avec plusieurs heures de retard en raison d'un manque de matériel électoral ou de l'absence des agents électoraux. Par exemple, dans la province de l'Estuaire, des électeurs ont patienté jusqu'à midi avant de pouvoir voter.
Manque de Matériel
Des bulletins de vote ont été insuffisants dans certains bureaux, contraignant les électeurs à attendre plusieurs heures pour que du matériel supplémentaire soit livré. À Lambaréné, des électeurs ont vécu cette situation frustrante, compromettant l'efficacité du scrutin.
Supervision Absente ou Partielle
Des représentants de l'opposition n'ont pas été autorisés à entrer dans certains bureaux, bien qu'ils possédaient des accréditations. L'absence de supervision par l'opposition a contribué à renforcer les soupçons d'irrégularités.
3. Pressions et Intimidations
Présence Militaire Autour des Bureaux
Des témoignages évoquent une forte présence militaire dans des zones urbaines, créant un climat de peur. Dans certains quartiers de Libreville, des militaires contrôlaient les entrées des bureaux, dissuadant certains électeurs de participer au vote.
Pressions sur les Électeurs
Certains citoyens ont rapporté avoir été "encouragés" à voter en faveur de la nouvelle constitution par des agents municipaux, ce qui soulève la question de l'influence indue dans le processus électoral.
4. Transparence du Dépouillement
Absence d'Observateurs Indépendants
Des ONG internationales n'ont pas été invitées à superviser le scrutin, limitant la transparence. L'Union européenne et d'autres organisations habituées à superviser les élections étaient absentes, laissant planer le doute sur la validité du processus.
Résultats Incohérents
Le taux de participation annoncé (53,5 %) est contesté par des membres de l'opposition qui estiment qu'il ne dépasse pas 30 %. De plus, l'écart massif en faveur du "OUI" (91 %) est perçu comme suspect, notamment dans des zones historiquement favorables à l'opposition.
Exemples de Calculs Erronés
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Bureau de Vote de Ntchengué : Le nombre d'inscrits était de 300, avec un total de 200 votants déclarés. Cependant, les suffrages exprimés s'élevaient à 230, avec 210 pour le "OUI" et 20 pour le "NON". Cette incohérence laisse penser que des bulletins ont été ajoutés de manière irrégulière.
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Centre de Vote Awoungou : Le nombre d'inscrits annoncé était de 500, mais les votes exprimés dépassaient ce nombre avec un total de 550 suffrages comptabilisés, soit 120 % de participation. Une telle anomalie est mathématiquement impossible et indique une fraude potentielle.
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Bureau de Vote de Malinga : On y a observé un taux de participation de 100 %, avec 100 % des voix en faveur du "OUI". Pourtant, des rapports locaux mentionnaient des électeurs qui n'ont pas pu voter faute de trouver leur nom sur les listes, rendant ces résultats hautement improbables.
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Centre Marien Ngouabi Bureau 5 : Le nombre de votants déclaré était de 201, mais les résultats publiés indiquaient 235 bulletins exprimés (201 pour le "OUI" et 34 pour le "NON"). Le nombre de bulletins exprimés dépasse le nombre de votants, ce qui constitue une erreur évidente de comptabilisation.
5. Communication et Publication des Résultats
Délai dans l'Annonce des Résultats
Les premiers résultats ont tardé à être communiqués, alimentant les rumeurs de manipulation. Cette absence de communication rapide a suscité des interrogations sur l'intégrité du processus de dépouillement.
Données Contradictoires
Dans certains bureaux, les chiffres communiqués par les observateurs locaux ne correspondaient pas aux résultats officiels. Par exemple, à Port-Gentil, un bureau de vote a rapporté un résultat différent des chiffres annoncés par le gouvernement.
Absence de Transparence Numérique
Le site officiel de la Commission électorale n'a pas publié les résultats bureau par bureau, empêchant toute vérification indépendante. Cette opacité a contribué à accroître la suspicion envers les résultats finaux.
📣 𝐁𝐨𝐧 𝐀̀ 𝐒𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐬𝐩𝐞́𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐑𝐞́𝐟𝐞́𝐫𝐞𝐧𝐝𝐮𝐦 | 𝟕𝟏 % 𝐝𝐞 𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐢𝐩𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚̀ 𝟏𝟕𝐡. pic.twitter.com/W208Cxw1gR
— Gabon24 (@tvgabon24) November 16, 2024
6. Suspicion de Fraude Organisée
Apparition de Votes Supplémentaires
Des électeurs absents ou décédés figureraient parmi les votants. Plusieurs familles ont signalé que des proches décédés avaient "voté", ce qui suggère une manipulation des listes.
Votes Multiples
Des témoins ont rapporté avoir vu des personnes voter à plusieurs reprises dans différents bureaux. Ces allégations de votes multiples compromettent la crédibilité des résultats et la légitimité du scrutin.
7. Résultats Improbables
Taux de Participation de 100 %
Dans de nombreux bureaux de vote nationaux, des taux de participation de 100 % ont été déclarés, ce qui est statistiquement impossible, surtout que des bureaux avaient signalé des problèmes pour retrouver des noms sur des listes. Ces taux anormalement élevés indiquent une possible falsification des données.
Résultats Uniformes pour le "OUI"
Dans certains bureaux, le "OUI" a remporté 100 % des voix, ce qui est également suspect, notamment dans des zones où l'opposition est historiquement bien implantée. Cela laisse penser que les résultats ont été manipulés pour éviter toute contestation.
Exemples de Résultats Improbables
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Bureau de Vote à Ekouma : Tous les inscrits ont voté, et tous ont voté "OUI", sans aucun bulletin nul ou blanc. Cela est hautement improbable, même dans des conditions idéales.
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Bureaux en Chine (Pékin, Shanghai, Wuhan) : Des taux de participation supérieurs à 97 % ont été enregistrés, avec un score de 100 % pour le "OUI". Ces résultats contrastent fortement avec les taux plus diversifiés observés dans d'autres bureaux internationaux, comme ceux des États-Unis et de la France.
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Bureau de Vote à Ondili : Un taux de participation de 100 % a été rapporté avec 100 % de votes pour le "OUI". Des témoignages d'électeurs ayant été refoulés en raison de l'absence de leurs noms sur les listes rendent ces résultats encore plus douteux.
"Screenshot extrait du document officiel du référendum 2024 : ce tableau montre une erreur flagrante où le total des votes pour le 'Oui' (201) et le 'Non' (35) atteint 236, dépassant ainsi le nombre de votants annoncé (201)."
8. Observations Contextuelles
Taux de Participation Global Revéu à la Baisse
Le taux de participation annoncé initialement était de 71 % à la mi-journée, puis a été révisé à 53 %. Cette baisse inattendue n'a pas été expliquée de manière convaincante, soulevant des questions sur la fiabilité des chiffres communiqués par le gouvernement.
Nombre d'Observateurs Annoncé Différent
Le nombre d'observateurs annoncé par le gouvernement diffère de celui mentionné dans les rapports disponibles. Des rumeurs indiquent que certains observateurs auraient été expulsés de certains bureaux de vote, limitant encore davantage la transparence du scrutin.
Ces anomalies révèlent un processus électoral marqué par des dysfonctionnements systémiques, un manque de transparence, et des soupçons de fraude organisée. L'accumulation de ces irrégularités jette une ombre sur la crédibilité des résultats et soulève des questions quant à la légitimité de la nouvelle constitution adoptée par ce référendum.
Pour renforcer la transparence et restaurer la confiance du public, il est essentiel que des enquêtes indépendantes soient menées sur l'ensemble de ces anomalies, et que les leçons tirées servent à améliorer la tenue des futurs scrutins au Gabon.
9. Les Observateurs Observés : Leur Responsabilité Face aux Anomalies
Observateurs Sous Surveillance
Les observateurs internationaux, censés garantir la transparence du scrutin, se retrouvent eux-mêmes sous un regard critique. Leur rôle et leur responsabilité dans la validation des résultats sont aujourd'hui remis en question, notamment face aux anomalies flagrantes observées. Vont-ils réagir ? Sont-ils corrompus ? Est-ce de l'ingérence ? Comment peuvent-ils accepter d'être associés à ce qui est perçu par beaucoup comme une mascarade électorale ?
Focus sur Chaque Observateur
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Union Européenne (UE) : Dirigée par des représentants officiellement accrédités, la mission de l'UE est critiquée pour sa proximité avec les autorités gabonaises. Leur silence apparent face aux irrégularités pose la question de leur impartialité et de leur crédibilité. L'UE peut-elle se permettre de cautionner un processus aussi contesté sans nuire à son image de garant des valeurs démocratiques ?
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États-Unis : Par l'intermédiaire de leur ambassade, les États-Unis ont observé le scrutin mais ont évité toute critique publique des anomalies relevées. Leur neutralité est mise en doute, surtout si leur silence est interprété comme une approbation tacite d'un processus défaillant.
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Commonwealth : Connu pour promouvoir des valeurs démocratiques, le Commonwealth est également resté silencieux sur les irrégularités électorales. Ce manque de réaction pourrait être perçu comme une tolérance des dysfonctionnements, sapant leur rôle de garant des standards démocratiques.
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Union Africaine (UA) : Souvent perçue comme moins critique que les observateurs occidentaux, l'UA a supervisé le scrutin sans pour autant dénoncer les anomalies. Leur rapport final sera crucial pour déterminer s'ils choisissent de reconnaître ces irrégularités ou de les ignorer.
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Réseau des Observateurs Citoyens (ROC) : Composé de plusieurs organisations de la société civile gabonaise, le ROC est financé par des partenaires étrangers, ce qui pose la question de leur indépendance réelle. Leurs observations seront déterminantes pour évaluer la transparence du scrutin, mais leur silence jusqu'à présent est préoccupant.
Acceptation ou Condamnation ?
Les observateurs vont-ils finalement critiquer le déroulement du scrutin ? Leur rôle est essentiel pour garantir la légitimité des élections, mais la passivité constatée jusqu'ici laisse planer le doute sur leur volonté d'exposer les anomalies. S'ils choisissent de rester silencieux, ils risquent d'être assimilés à une mascarade électorale, compromettant leur propre crédibilité et la confiance du public envers les processus électoraux au Gabon.
Il est impératif que les observateurs, internationaux et nationaux, prennent leurs responsabilités et publient des rapports honnêtes et transparents sur le déroulement du référendum. Leur capacité à dénoncer les irrégularités déterminera non seulement la crédibilité du scrutin, mais également leur rôle futur en tant que garants des processus démocratiques dans la région.