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Article: Hervé Patrick Opiangah : La cavale qui ridiculise la junte militaire d’Oligui

Gabon 2025
afrique

Hervé Patrick Opiangah : La cavale qui ridiculise la junte militaire d’Oligui

Quelle pièce de théâtre au Gabon ! Hervé Patrick Opiangah, ancien ministre des Mines et allié d’Oligui, aujourd’hui accusé d’inceste pour une affaire datant de plusieurs années et poursuivi par les autorités, a joué un coup de Trafalgar en prenant la mer pour s’évaporer sous les yeux écarquillés de la junte gabonaise. Ce n’est pas tous les jours qu’un homme aussi surveillé réussit à quitter le pays, surtout quand on prétend que les militaires contrôlent chaque recoin du territoire. Alors, comment expliquer ce fiasco ? Le régime de Brice Oligui Nguema semble plus désorganisé que jamais, et cette cavale souligne les fractures profondes qui secouent son pouvoir.


Une fuite sous haute surveillance : mais que font les militaires ?


Hervé Patrick Opiangah a échappé à la vigilance de ceux qui se targuent d’avoir les pleins pouvoirs. C’est bien là que le bât blesse. Pendant que certains s’agitent pour renforcer le couvre-feu à Libreville et le ramener à nouveau à 22h– suggestion absurde pour rattraper leur incompétence –, une question demeure : comment un homme si ciblé a-t-il pu naviguer tranquillement pendant plus de 24 heures ? Aurait-il bénéficié de complicité au sein même des forces censées le traquer ?
Les frontières Gabonaises sous Brice Oligui semblent aussi poreuses qu’un vieux filet de pêche. Que ce soit par négligence ou par des complicités au sein de la junte, cette évasion illustre une perte de contrôle totale. Plus grave encore, la population et même certains militaires commencent à perdre foi en un régime qui s’effondre sous le poids de ses propres contradictions.


La chasse aux sorcières d’Oligui : un boomerang politique


Brice Oligui Nguema multiplie les offensives contre ses anciens alliés, et cette tactique se retourne désormais contre lui. Après Opiangah, qui sera le prochain sur la liste ? Pascaline Bongo, Oyima, et bien d’autres en ont déjà fait les frais. Qui seront les autres pions à tomber en disgrâce ? Ce climat de défiance nourrit une atmosphère délétère au sein même de l’appareil militaire. Résultat : au lieu de gouverner avec une main ferme, Oligui se retrouve isolé, à accuser tous azimuts d’autres pays ou chefs d’Etat d’héberger son fugitif. Espérait-il qu’on lui livre Opiangah sur un plateau comme il a lui-même livré en pâture Ramon Cotta, l’opposant camerounais interpellé au Gabon en juillet ?


Dans ce chaos, les soi-disant alliés internationaux de la « Transition » brillent par leur absence. Oligui n’a pourtant pas ménagé ses efforts en allant serrer des mains aux quatre coins de la planète ces derniers temps. Mais aucun pays, aucune puissance, grande ou petite, ne semble se précipiter pour aider la junte gabonaise à récupérer son fugitif. Ce silence en dit long sur la crédibilité déclinante d’Oligui sur la scène internationale. En s’acharnant sur ses proches d’hier, le général s’isole davantage, renforçant l’image d’un pouvoir à la dérive.


L’image d’un pouvoir militaire éclaté


La cavale d’Hervé Patrick Opiangah est une métaphore parfaite de la gestion calamiteuse du Gabon sous la junte. Les militaires qui devaient incarner l’ordre et la discipline sont devenus le symbole d’un laxisme inquiétant. Les frontières ne sont pas sécurisées, les opérations de surveillance sont inefficaces, et la confiance s’effrite jour après jour. Cette situation laisse penser que la garde républicaine elle-même est traversée par des tensions internes. Peut-être que certains en son sein ont vu cette fuite comme une façon d’envoyer un message au général.
Pour couronner le tout, la population gabonaise, qui avait d’abord accueilli la transition comme une alternative au régime Bongo, observe avec amertume cette mascarade. Comment croire en un pouvoir incapable d’attraper un homme, mais prompt à serrer la vis sur les libertés individuelles ?


Hervé Patrick Opiangah, dans sa fuite rocambolesque, a révélé au grand jour les limites et les failles de l’appareil militaire d’Oligui Nguema. Une cavale qui n’est pas qu’une humiliation pour le régime, mais une alerte pour tout le Gabon : ce pouvoir, censé incarner la transition, pourrait bien être déjà en train de s’écrouler. Le temps presse, mais Oligui semble incapable de redresser la barre. Et pendant que ses opposants voguent vers d’autres rivages, c’est tout un pays qui se noie dans l’incertitude.

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