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Article: Gabon : La véritable histoire du Coup d’Etat 

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Gabon : La véritable histoire du Coup d’Etat 

Velléités nourries

Dès son retour au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema envisageait déjà une prise de pouvoir, nourrissant des ambitions remontant à 2009. La cupidité, la luxure et un goût effréné pour l'argent des autres qu'il gérait et détournait, ont alimenté en lui l’envie de ressembler à son "créateur". Mais copier n’étant pas égaler, il s’évertuait à reproduire les habitudes, pratiques, discours et méthodes de son modèle, sans jamais atteindre sa stature, ce qui se traduisait par de multiples couacs langagiers et des lapsus à répétition.


Privé de nombreux avantages pendant son exil, qui relevait d’un arrangement familial, son retour au Gabon a marqué un tournant. Il a lancé sa machination avec des plans machiavéliques visant à fragiliser et détruire l’administration politico-sécuritaire d’antan. Pour cela, il a remodelé les structures en plaçant ses proches à des postes stratégiques dans les administrations régaliennes (économie, finances, mines, pétrole, sécurité sociale, douanes, etc.) et militaires (cavalerie, parachutistes), évinçant les administratifs et sécurocrates susceptibles de contrecarrer son ascension.

C’est dans cette dynamique qu’il a orchestré l’opération Scorpion, enfermant des personnalités politiques qu’il a torturées et dépouillées de leurs biens. Ces figures, proches du pouvoir de Libreville, jouissaient d’une influence notable. Ensuite, il s’est attaqué à d’autres dignitaires, les présentant au peuple comme des voleurs, des ritualistes adeptes de crimes de sang, et les rendant responsables des retards multiformes du Gabon depuis l’indépendance. Il s’est appuyé pour cela sur des activistes qu’il finançait dans l’ombre et certains médias et partis politiques à sa solde.

Le coup d’État

Après avoir neutralisé les secteurs sécuritaires du pays et placé ses alliés aux postes-clés, Brice Clotaire Oligui Nguema a semé une zizanie savamment orchestrée au sein des cercles du pouvoir. Il est ainsi devenu le garant apparent de la confiance, de la stabilité et de la sécurité pour tous les clans et factions.

Profitant des discordes lors de la campagne présidentielle de 2023, il a fédéré les forces armées, notamment le BRC, le RCAS, le RPG et la GR, qui avaient assuré la sécurité d’Ali Bongo et la coordination des renseignements. Ces déploiements militaires étaient en réalité des répétitions pour le coup d’État qui se profilait.

Élections : la trahison des maîtres

Se méfiant de lui, la régente d’alors projetait de l’écarter, irritée par ses changements intempestifs dans les dispositifs de sécurité. Oligui avait infiltré les postes stratégiques de la République en plaçant ses fidèles (chauffeurs, agents de sécurité, domestiques, courtiers) pour surveiller et rapporter les moindres faits et gestes des hauts fonctionnaires, d’où des fuites d'informations sur l’état de santé d’Ali Bongo.

Ayant intégré la "Young Team", Oligui était au cœur de la stratégie présidentielle de 2023. Disposant de renseignements cruciaux, il était chargé de mater toute contestation populaire, tout en engrangeant des gains colossaux. Il aurait supervisé les fraudes massives, incluant l’inscription de ressortissants étrangers sur les listes électorales, la duplication des procès-verbaux et des cachets, et la sécurisation du CNE à ses fins.

Après le coup d’État : la purge

Pour dissimuler ses ambitions auprès des personnes qu’il a fédérées et qui le soutiennent, l’intéressé a lancé une "fatwa" contre ses anciens maîtres, les accusant d’avoir commis des délits pénaux graves ainsi que des crimes de haute trahison contre l’État, manipulant ainsi la conscience collective gabonaise. Dans son élan, il musèle ses anciens alliés et les dépouille de leurs finances et biens, à son profit et celui de sa famille.


Pour leurrer la communauté internationale, il a organisé un dialogue national inclusif. Cependant, comme l’ont souligné plusieurs participants à ces assises tronquées, ce dialogue, orchestré à coups de millions de francs CFA, n’était qu’une façade. En réalité, l’intéressé et ses sbires ont rédigé eux-mêmes le rapport final ainsi qu’une nouvelle constitution taillée à sa mesure, incapable de garantir un avenir politique radieux pour le Gabon et ses citoyens.

Voulant asseoir son projet et devenir un chef légitime aux yeux de la communauté internationale, il a convoqué d’anciens barons du PDG, tels que Bilie Bi Nzé Alain Claude, Paul Biyoghé Mba, Angélique Ngoma, Luc Oyoubi, et bien d’autres. Il leur a signifié son intention de bâtir sa politique avec le soutien du PDG, un parti auquel il appartient et reste attaché. C’est d’ailleurs lui-même qui a constitué l’actuel directoire du parti, octroyant 200 millions de FCFA pour l’organisation du congrès qui a installé la nouvelle équipe dirigeante. Il a également instruit ce directoire d’exclure l’ancien président du parti, Ali Bongo, ainsi que sa mère, et d’aller au chevet de l’ex-président pour lui notifier les changements. Ali Bongo les a reçus mais les a sèchement rabroués, leur rappelant qu’il demeure le président légitime du PDG.

Brouille avec Bilie Bi Nzé Alain Claude

Doté d’un ego surdimensionné et observant les velléités irrationnelles de l’intéressé, tout en tenant compte de la résilience d’Ali Bongo, Bilie Bi Nzé s’est retiré après avoir vu plusieurs de ses propositions rejetées par le directoire du PDG sous l’influence de l’intéressé. BBN (Bilie Bi Nzé) a alors démissionné et fut convoqué à la Présidence, où il a été violemment menacé d’emprisonnement ou d’assassinat.


Fidèle à lui-même, tel un véritable guerrier Fang, Bilie Bi Nzé Alain Claude a choisi d’endosser le rôle de martyr pour une véritable libération du Gabon. Il compte sur de nombreux anciens barons, tapis dans l’ombre, qui sont prêts à le soutenir face aux humiliations et aux plans machiavéliques que l’intéressé met en œuvre, divisant jour après jour davantage le peuple gabonais.


"Un petit esprit ne peut pas accomplir de grandes choses. Un voleur ne peut être motivé que par sa cupidité ; par conséquent, le peuple ne peut rien attendre de lui et de sa cour."


Utopie… utopie… utopie.

 

 

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