Brice Oligui tond les Droits de l’Homme au Gabon
Sous le règne de Brice Oligui, la transition gabonaise s’enfonce dans une dérive autoritaire alarmante. Couvre-feu interminable, rafles nocturnes, tondages humiliants : la jeunesse est ciblée et les droits de l’homme piétinés. Pendant ce temps, la France ou les Etats-Unis déroulent le tapis rouge au président de la transition, fermant les yeux sur ces pratiques dignes des régimes totalitaires.
Ce matin, photo de famille avec les raflés de la nuit dernière par la Gendarmerie Nationale.
— 𝗔𝗻𝗱𝗿𝗲𝘆 𝗥𝗼𝘁𝗼𝗻𝗱𝗼 (@RotondoAndrey) December 15, 2024
Il me semblait pourtant avoir lu dans la Charte de la Transition et la nouvelle Constitution, des dispositions proscrivant la pratique d’actes humiliants et dégradants. pic.twitter.com/mwxVGrjJzP
Le spectacle inquiétant d’une dictature qui se précise
Quand Brice Oligui Nguema promettait un « nouveau départ » après avoir délogé Ali Bongo, nombreux voyaient enfin poindre l’espoir. Aujourd’hui, cet espoir se rase… au sens littéral. Sous prétexte d’instaurer l’ordre, le régime s’attaque aux droits fondamentaux de la jeunesse gabonaise. Couvrant d’un vernis autoritaire ce qui était censé être une transition démocratique, les récentes dérives rappellent les heures sombres des régimes totalitaires.
Dernier épisode en date : le retour du couvre-feu à minuit, pour un total cumulé d’un an et demi d’enfermement nocturne. Ce n’est pas tout. Quiconque ose défier l’interdit se retrouve arrêté, entassé dans des centres de détention improvisés, et humilié par des tondages forcés. Oui, des tondages, des têtes rasées. En 2024. Ces rafles massives frappent particulièrement les jeunes. Et pour l’opération ? Des rasoirs douteux, des tessons de bouteille, transformant une punition en potentiel désastre sanitaire.
La symbolique du rasoir : Entre humiliation et oppression
Tondre un individu, c’est plus qu’un geste. C’est lui retirer son humanité, l’exposer comme symbole de déviance. Cette pratique n’est pas nouvelle, mais son recours dans des contextes autoritaires fait froid dans le dos. Les nazis rasaient les prisonniers des camps pour les déshumaniser ; Mao Zedong appliquait le même sort aux opposants politiques en Chine ; l’Église médiévale rasait les « hérétiques » pour les marquer du sceau de l’exclusion.
Que signifie cette résurgence brutale sous la transition gabonaise ? Une tentative de contrôle total sur les corps et les esprits. Oligui, en tondant ses opposants ou de simples citoyens en quête de liberté, trace une ligne claire : obéissance ou soumission forcée.
Entasser des jeunes comme du bétail, voilà donc votre vision de l’ordre ? Vous croyez qu’on dirige un pays avec des rafles et des humiliations ? Même un berger sait qu’il ne faut pas maltraiter son troupeau s’il veut qu’il avance. Prenez garde : une jeunesse humiliée finit… https://t.co/8Tms6q4uK2
— Omar Bongo Ondimba (@OmarBongoOdimba) December 16, 2024
La France, complice silencieuse ?
Dépenser l'argent du peuple pour participer à l'inauguration d'une paroisse, réputée soit-elle, c'est seulement les présidents africains qui peuvent le faire.
— Paddy'$ Mw@mba (@MwambaPaddy) December 8, 2024
Et pendant ce temps, le monde applaudit. Ou presque. Oligui, auréolé d’un discours de réforme, était reçu la semaine dernière en grande pompe à Notre-Dame de Paris par Emmanuel Macron, dans un geste symbolique fort de reconnaissance internationale. Mais que célèbre-t-on exactement ?
Le Gabon de 2024 est-il une terre de justice et de droits de l’homme, ou une dystopie où la jeunesse se cache des forces de l’ordre dès le crépuscule ? La France, chantre des droits de l’homme, sait-elle à qui elle serre la main ?
Les réseaux sociaux, l’ennemi du régime
Comme si les humiliations physiques ne suffisaient pas, Oligui et son équipe ont ouvert un autre front : celui des « activistes » en ligne. En déclarant la guerre à la diaspora anti-régime et aux critiques sur les réseaux sociaux, ils se montrent particulièrement féroces envers les voix dissidentes. Le cas Sydney Moussavou, jeune homme incarcéré en fin d’été pour une moquerie peu élégante, illustrait bien cette dérive. À force de purges dans son entourage et de répression des libertés, Oligui transforme la transition en tyrannie.
Un rasage à double tranchant
Brice Oligui semble bien décidé à éclipser les abus de son prédécesseur par des méthodes encore plus spectaculaires. Mais l’histoire le rappellera : le rasage forcé est une arme à double tranchant. S’il humilie aujourd’hui, il galvanise la résistance pour demain.
La communauté internationale peut-elle rester les bras croisés ? La France, patrie des Lumières, peut-elle se contenter de photos officielles, sans interroger les actes de son invité ? Les Etats-Unis, en plein renouveau, veulent-ils associer leur image à un pays qui rase des enfants ? Une chose est sûre : le peuple gabonais n’oubliera pas qui l’a tondu ni qui l’a abandonné.
@LeMonde_Afrique @RFIAfrique @afpfr @DworaczekBendom @gabonmediatime où sont passés les droits de l'homme ?
— Séraphine Mavoungou (@serafinevg) December 16, 2024
Vous les humiliez et vous filmez… à quelles fins?
— Le Seul 🇬🇦 Non Hypocrite. (@ObiangEtame) December 17, 2024
Pq faut tjrs que les militaires filment les humiliations infligées aux gens?
Le clou du spectacle, c’est que personne ne sera sanctionné.
Dans qlq jours, nouveau recrutement des futurs coiffeurs des transgresseurs de couvre-feu