Exclusif : Hervé Patrick Opiangah choisit Jonas Moulenda pour sa première prise de parole en cavale
Le feuilleton judiciaire d’Hervé Patrick Opiangah se poursuit. Lors d’un live sur la chaîne YouTube de Jonas Moulenda, il a nié en bloc les accusations contre lui, s’est adressé au procureur et aux personnalités de la transition. pic.twitter.com/ii3lARxhqE
— Gabonews (@Gabonews_com) December 15, 2024
Une justice au service du pouvoir ?
Dans une intervention aussi attendue que commentée sur NENDA TV, Hervé-Patrick Opiangah (HPO), figure actuellement controversée mais influente au Gabon, brise le silence.
Accusé de viol, d’inceste et d’atteinte à la sûreté de l’État, il rejette fermement ces accusations qu’il qualifie de manipulations politiques orchestrées par Brice Oligui Nguema. Selon lui, le président de la transition utilise l’appareil judiciaire comme une arme pour régler des comptes personnels. Des dizaines d’internautes ont réagi en direct à cette interview, avec des interventions pertinentes qui ont grandement contribué au débat.
Une purge en cours ?
Le tableau peint par HPO soulève également une réalité inquiétante : Brice Oligui Nguema semble orchestrer une véritable purge au sein de la transition gabonaise, éliminant systématiquement les personnalités devenues gênantes. Ce climat délétère, où l’arbitraire remplace la justice, donne l’impression que seuls les proches du président – notamment ses frères et membres de son clan – jouissent d’une forme d’immunité tacite. Les autres, qu’ils soient anciens alliés ou opposants déclarés, deviennent des cibles à abattre.
Des accusations qui sentent la cabale
Le tableau peint par HPO et échangé avec les Gabonais a de quoi faire réfléchir :
Une perquisition menée en dehors des heures légales et sans la présence de ses avocats.
La saisie de biens – bijoux et argent liquide – qui, selon lui, n’ont strictement aucun lien avec les accusations portées.
Une plainte initiale retirée, puis remplacée par d’autres, suggérant des pressions exercées sur les nouveaux plaignants.
Mais la cerise sur le gâteau ? HPO estime que ces accusations relèvent d’une pure cabale politique. Lui, qui fut pourtant un acteur clé de la transition actuelle, voit aujourd’hui sa loyauté récompensée par ce qu’il décrit comme une trahison orchestrée.
Oligui, juge et bourreau ?
Si l’on en croit HPO, le général Brice Oligui Nguema aurait instrumentalisé la justice pour éliminer un adversaire devenu gênant. Une stratégie qui, au-delà du cas HPO, illustre un malaise grandissant dans la transition gabonaise. Car en s’attaquant à un personnage aussi médiatique, le pouvoir actuel envoie un message clair : toute voix dissonante sera réprimée.
Cette situation met également en lumière un dangereux précédent. À quoi sert la justice lorsqu’elle est perçue comme un bras armé du pouvoir exécutif ? Entre perquisitions illégales, pressions sur les témoins et procédures biaisées, les faits dénoncés par HPO pourraient bien entacher l’image du régime déjà sous tension.
HPO, victime ou stratège ?
Certains sceptiques s’interrogent toutefois : HPO, entrepreneur fortuné et personnalité influente, est-il réellement la victime d’un complot ou cherche-t-il à détourner l’attention ? L’intéressé balaie cette hypothèse d’un revers de main, réaffirmant son innocence et se posant en défenseur de l’État de droit.
Pour prouver sa bonne foi, il met en avant :
-Son innocence face aux accusations graves portées contre lui.
-La légitimité des fonds saisis, dont il promet de justifier l’origine.
-Son rôle dans le développement économique du Gabon, se vantant d’avoir créé des milliers d’emplois grâce à ses entreprises.
Un appel à la sagesse pour éviter l’implosion
Au-delà des règlements de comptes, HPO adopte un ton conciliant et rassembleur. Il exhorte Brice Oligui Nguema à revenir à la raison pour éviter de plonger le pays dans une crise politique inutile. « L’apaisement doit être notre priorité », lance-t-il, appelant les Gabonais à rester unis face à ces dérives.
Mais ce discours suffira-t-il à calmer les tensions ? Car dans l’opinion publique, les soutiens à HPO se multiplient. Beaucoup dénoncent une justice partiale et un climat d’intimidation qui rappelle des heures sombres de l’histoire politique gabonaise.
Une audience pertinente et mobilisée
Une chose est sûre : dans cette affaire, tout le monde sera jugé, mais pas par les mêmes tribunaux. Le tribunal populaire n’a pas d’existence officielle, mais il est bien présent. L'intervention d’Hervé-Patrick Opiangah a suscité un véritable raz-de-marée sur les réseaux sociaux, où des milliers d’internautes gabonais ont réagi en direct.
Entre soutien, doutes et questionnements, les commentaires témoignent d’un débat démocratique bien vivant. C’est une bonne chose pour le Gabon : dans un pays souvent critiqué pour la répression des voix dissidentes, ces échanges montrent que la parole circule encore, signe d’une respiration démocratique nécessaire. Qu’on le soutienne ou qu’on le conteste, le débat reste l’arme la plus saine pour éclairer les citoyens et questionner les dérives du pouvoir.