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Article: Oligui face à l’affaire des rasages : la levée opportuniste du couvre-feu pour ne pas sanctionner les militaires

Gabon 2025
brice oligui

Oligui face à l’affaire des rasages : la levée opportuniste du couvre-feu pour ne pas sanctionner les militaires

Une levée soudaine du couvre-feu : un geste politique calculé

Le ministère de l'Intérieur du Gabon a récemment annoncé la levée du couvre-feu, une décision qui a surpris nombre de citoyens. Officiellement, cette mesure a été justifiée par une amélioration de la sécurité générale. Cependant, ce geste s’inscrit dans un contexte tendu, marqué par un scandale impliquant des militaires ayant rasé de force des jeunes pour avoir enfreint les horaires dudit couvre-feu. Beaucoup voient cette levée comme une tentative maladroite de détourner l'attention d'un problème plus grave : les atteintes répétées aux droits de l'homme dans cette « République de Transition ».

L’affaire des rasages forcés : une humiliation publique

 

Des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent des militaires rasant de force la tête de jeunes arrêtés pour avoir violé les restrictions nocturnes. Ces scènes, rapidement devenues virales, ont choqué l'opinion publique gabonaise et internationale. Ces actions, perçues comme une punition arbitraire et humiliante, ont ravivé les critiques sur l’impunité dont jouissent les forces armées au Gabon. De nombreuses voix se sont élevées contre cette pratique d’un autre âge, qui n’est pas sans rappeler les camps de concentration ou les châtiments physiques du moyen-âge.

 
Une réponse maladroite : entre silence et diversion

Face à cette vague d'indignation, les attentes des Gabonais étaient claires : des sanctions exemplaires contre les militaires impliqués. Un aggiornamento au sein des forces armées. Des mesures de fond. Pourtant, aucune annonce en ce sens n'a été faite, par personne. À la place, le pouvoir a préféré simplement lever le couvre-feu, pour laisser supposément les Gabonais « profiter des fêtes de Noël », une décision perçue par beaucoup comme une manœuvre visant à calmer la contestation sans s'attaquer réellement aux racines du problème.

Pourquoi le silence sur les militaires ?

Cette inaction envers les militaires révèle une réalité politique sensible : l'armée, et particulièrement la Garde Républicaine, constitue un pilier fondamental du régime d’Oligui Nguema. En période de transition, prendre le risque de punir ces forces pourrait fragiliser son propre pouvoir. Cependant, cette stratégie de protection à tout prix des institutions militaires alimente les soupçons sur l’absence de réelle volonté de changement.

Alors que le Gabon se trouve à un tournant historique, cette gestion maladroite d’une affaire aussi symbolique risque de ternir l’image d’une transition déjà sous le feu des critiques. En choisissant la diversion plutôt que la transparence, le régime s’expose à une érosion de la confiance des citoyens.

En refusant de traiter les abus des forces armées avec fermeté, le pouvoir gabonais joue un jeu dangereux. La transition pourrait bien perdre tout crédit si les citoyens continuent de percevoir les droits humains comme une variable d’ajustement politique.

 

 

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