Des faux comptes Twitter achetés par le gouvernement de transition. Simulation de popularité ou manipulation ?
Ces derniers jours, une découverte troublante a été faite concernant les comptes officiels du ministre de l'Intérieur du Gabon (@minintgouvga), du président de transition Brice Oligui Nguema (@oliguinguema), et du compte de l'initiative de dialogue national (@Dialogue241). En effet, ces comptes semblent avoir massivement acheté des abonnés pour renforcer leur crédibilité en ligne. Mais pourquoi de telles pratiques, et comment en sommes-nous arrivés à cette conclusion ?
Une tentative de crédibilisation en ligne
L’achat de faux abonnés est une stratégie bien connue des personnalités publiques et des organisations cherchant à gonfler artificiellement leur popularité. L'idée est simple : plus un compte a de followers, plus il semble influent et crédible. Dans un contexte politique aussi tendu que celui du Gabon, le besoin de donner une image d'unité et d'adhésion populaire est primordial. Le gouvernement de transition tente ainsi de simuler un large accord d'opinion autour de ses décisions et initiatives, notamment sur les réseaux sociaux, où les réactions peuvent parfois être imprévisibles et difficiles à contrôler.
Une tromperie visible à l'œil nu
Comment savons-nous que ces comptes ont acheté des abonnés ? Il suffit de jeter un coup d'œil à la liste de leurs followers pour constater que quelque chose cloche. En parcourant les abonnés de ces comptes officiels, on remarque plusieurs éléments typiques des faux comptes :
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Pseudos incohérents : De nombreux comptes affichent des noms d'utilisateur incompréhensibles, souvent composés d’une longue suite de chiffres, une caractéristique classique des bots ou des faux comptes générés en masse.
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Photos de profil douteuses : Les profils affichent des photos qui ne correspondent pas aux standards locaux, souvent des images génériques, des avatars, ou des photos issues de banques d'images, sans lien avec le Gabon.
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Absence d'activité : Ces comptes, bien qu'abonnés, n'interagissent pas avec les publications, n'ont souvent pas de publications eux-mêmes, et n'ont que très peu d'abonnés, ce qui est une autre signature d'une fausse audience.
Simuler un soutien populaire : une tactique récurrente ?
Le phénomène de l'achat de faux abonnés n'est pas nouveau. De nombreuses figures publiques, partout dans le monde, y ont eu recours pour manipuler la perception de leur popularité. Au Gabon, où le régime cherche à affermir son pouvoir en période de transition, cette pratique semble être utilisée pour créer l'illusion d'un consensus autour des nouvelles autorités.
Cependant, cette stratégie comporte des risques. Les internautes gabonais sont de plus en plus aguerris et méfiants face à ce genre de manipulations. La découverte de ces faux abonnés pourrait non seulement entacher la crédibilité des comptes officiels, mais aussi renforcer le sentiment de défiance envers les autorités.
Une crédibilité artificielle peut-elle se maintenir ?
Alors que la politique gabonaise reste sous les projecteurs, cette tentative de manipulation des chiffres en ligne est un nouvel exemple des tensions entre l'image que veut projeter le pouvoir et la réalité perçue par les citoyens. Si l'achat de faux abonnés peut momentanément simuler un soutien, il est peu probable que cette stratégie permette de regagner la confiance du public à long terme.
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