Ce n’est pas un débat ! : Le ministre menace-t-il les citoyens votant 'Non' au référendum ?
La publication récente d’un communiqué du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, signé par Hermann Immonagault, a suscité un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Le message, censé calmer les esprits et préserver l’ordre public en période préélectorale, est perçu par une partie de la population comme une menace directe contre ceux qui envisagent de voter "Non" au référendum.
Le communiqué en question
Dans ce communiqué, le ministre met en garde contre des soi-disant "groupuscules" et "discours" cherchant à semer le trouble dans la préparation des élections. Cependant, sur les réseaux, nombreux sont ceux qui n’y voient que des intimidations déguisées à l’encontre des citoyens qui remettent en question l'ordre établi.
C’est notamment sur la plateforme X (anciennement Twitter) que les Gabonais expriment leur mécontentement, soulignant l'absence de réelles perturbations et l’impression que ce communiqué vise en réalité à réprimer les opinions divergentes. Voici quelques réactions :
- Cosa76 exprime clairement son incompréhension face à ces menaces, tout en pointant l’inexistence de groupes déstabilisateurs : Lien vers tweet
🔴 Bienvenue en Dictature 2.0 #Gabon
— John LIBRE 🇬🇦🇨🇵💥🎯🎤 (@Cosa76) October 1, 2024
Hermann immongault menace maintenant les gens qui véhiculent le NON au référendum, en utilisant des raisons fallacieuses...!@ClementBoursin le Gabon n'a nullement changé, juste un passage de relais, les amis d'Omar Bongo sont de retour. pic.twitter.com/o591feqoeO
- L’Union Gabonaise dénonce également cette stratégie, soulignant que la menace semble dirigée vers ceux qui oseraient voter "Non" : Lien vers tweet
#POLITIQUE - Référendum : la mise en garde du ministère de l'Intérieur → https://t.co/nCNswTp7Di #Gabon #LunionGA
— L'Union - Sonapresse (@lunionga) October 1, 2024
- Serge Mick rappelle l'ambiguïté du communiqué et l'absence de clarté sur qui serait réellement visé : Lien vers tweet
On aurait dit l'ère d'Ali BONGO hein ! Attention ! Attention ! Il faut un jeu d'équilibre lors de ce type de sortie...
— Serge Mikala (@1234_sergemick) September 30, 2024
La question de la continuité
Outre les réactions au communiqué, une critique récurrente sur les réseaux sociaux concerne la continuité des hommes de pouvoir dans les nouvelles institutions.
En effet, plusieurs personnalités influentes sous le régime d’Ali Bongo, comme Rossatanga, secrétaire général de la présidence, ou Epouta, directeur du protocole, continuent de jouer des rôles de premier plan sous le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Les Gabonais s’interrogent donc : y a-t-il réellement une rupture avec l’ancien régime ou s’agit-il simplement d’un changement de façade ?
Il y en a d'autres comme Duro et kalil Ryan qui jouent les prolongations .
— Claire Kodia (@ClaireKodiOff) October 1, 2024
Ou est donc la rupture ?
Abime té!
Un débat étouffé ?
Le communiqué du ministère soulève ainsi plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Alors que le Gabon s’apprête à organiser un référendum crucial pour son avenir constitutionnel, les citoyens méritent-ils d’être intimidés pour leurs opinions ? Le ministre de l’Intérieur menace-t-il directement ceux qui expriment des divergences, ou ces craintes sont-elles infondées ? Une chose est sûre : le débat est loin d’être clos.