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Article: Constitution modifiée en douce - Scénario et simulation dans le cadre d'un accord avec les USA

Gabon 2025

Constitution modifiée en douce - Scénario et simulation dans le cadre d'un accord avec les USA

La modification discrète de la Constitution gabonaise ouvre la voie à des manœuvres politiques stratégiques, illustrées par des scénario. Ce cas hypothétique, mais réaliste, démontre comment des changements ciblés peuvent neutraliser les contre-pouvoirs et consolider un régime en quête de légitimité internationale et de contrôle interne.

Scénario et contexte général 

Le Gabon, situé stratégiquement sur la côte ouest de l’Afrique centrale, est identifié par les États-Unis comme un partenaire clé pour établir une base militaire. Cette installation, justifiée par des objectifs de lutte contre le terrorisme et de sécurité régionale, intéresse également Brice Oligui Nguema. Dans un contexte de transition politique, cet accord représente une opportunité pour lui de renforcer son pouvoir, de garantir un soutien international, et de neutraliser les opposants internes. Grâce aux modifications constitutionnelles récentes, il peut orchestrer ce projet de manière fluide en contournant les contraintes du texte initial.

 

Étape 1 : Négociation de l’accord international (Article 164)

Scénario

Brice Oligui Nguema entame des négociations discrètes avec les États-Unis. Ces pourparlers mettent en avant l’instabilité régionale, notamment la piraterie dans le golfe de Guinée, et la nécessité d’une présence militaire américaine pour garantir la sécurité. En contrepartie, Washington propose des aides financières, un appui diplomatique, et une assistance militaire directe. L’accord inclut des clauses permettant aux forces américaines une large autonomie sur le territoire gabonais, mais ces dispositions sensibles sont volontairement tenues secrètes.

● Avec le texte modifié :

○ Le renvoi à l’article 162 place la responsabilité de ratifier l’accord sur le Parlement, en contournant le contrôle de la Cour Constitutionnelle prévu dans l’article 165 du texte initial.

○ L’accord peut être négocié et conclu par l’Exécutif sans évaluation approfondie de sa conformité avec la Constitution, même si des clauses affectent la souveraineté nationale.

● Avec le texte initial :

○ L’accord aurait été soumis à un contrôle strict de la Cour Constitutionnelle avant ratification.

○ Toute disposition jugée contraire à la Constitution (par exemple, un transfert de souveraineté implicite) aurait bloqué ou retardé la mise en œuvre.

○ Ce processus aurait donné aux opposants des outils juridiques pour contester l’accord.

 

Différence clé : Le texte modifié permet une négociation rapide et confidentielle, sans nécessiter d’analyse constitutionnelle détaillée, rendant l’accord quasi incontestable dès la signature.

 

Étape 2 : Validation parlementaire simplifiée (Article 93)

Scénario

Une fois l’accord négocié, Brice Oligui Nguema l’introduit rapidement au Parlement pour validation. Les détails sensibles, comme les clauses concernant les droits exclusifs des forces américaines, sont minimisés dans les discussions. Grâce à sa majorité au sein de l’Assemblée nationale, l’Exécutif obtient un vote favorable en quelques jours. La procédure est menée discrètement pour éviter une mobilisation populaire.

● Avec le texte modifié :

○ L’article 93 limite les cas où le Congrès (réunion des deux chambres) peut être convoqué.

○ Oligui Nguema peut éviter un débat public, ratifiant l’accord par une simple loi adoptée par l’Assemblée nationale.

○ Les discussions au sein du Parlement sont contrôlées et restreintes, limitant les risques de critiques.

● Avec le texte initial :

○ Le Congrès aurait été convoqué pour débattre de l’accord.

○ Ce débat public aurait permis aux opposants d’exposer les aspects controversés de l’accord, attirant l’attention de la population et des médias.

○ L’Assemblée nationale et le Sénat auraient pu demander des modifications ou refuser la ratification.

 

Différence clé : Le texte modifié permet de neutraliser les contre-pouvoirs parlementaires, limitant les débats et accélérant la validation.

 

Étape 3 : Mise en œuvre accélérée grâce aux pouvoirs exceptionnels (Article 63)

Scénario

Pour justifier l’installation rapide de la base, Brice Oligui Nguema déclare une urgence sécuritaire. En invoquant des menaces graves, telles qu’une montée de tensions régionales ou des troubles internes, il active les pouvoirs exceptionnels prévus par la Constitution. Ces mesures lui permettent d’ordonner l’allocation de terrains stratégiques et d’exproprier certaines zones sans passer par les procédures habituelles.

● Avec le texte modifié :

○ L’article 63 offre au Président des pouvoirs exceptionnels pour agir unilatéralement en cas de menace grave.

○ Cela permet à Oligui Nguema d’accélérer les démarches administratives (allocation de terrains, installation des infrastructures) sans consultation parlementaire ou locale.

○ Les opposants ou citoyens impactés par ces décisions ne disposent pas de recours immédiats.

● Avec le texte initial :

○ L’activation des pouvoirs exceptionnels nécessitait une consultation préalable avec la Cour Constitutionnelle et les Présidents des deux chambres.

○ Les mesures prises auraient été limitées dans leur portée et soumises à une supervision institutionnelle.

○ T oute action jugée disproportionnée aurait pu être contestée.

 

Différence clé : Le texte modifié donne une autonomie presque totale à l’Exécutif en période d’urgence, éliminant les étapes de consultation ou de contrôle prévues par le texte initial.

 

Étape 4 : Réduction des contestations futures grâce à l’article 168

Scénario

Après l’installation de la base, certaines clauses de l’accord suscitent des critiques, notamment en ce qui concerne la souveraineté gabonaise ou les avantages économiques disproportionnés accordés aux États-Unis. Pour prévenir toute contestation juridique ou institutionnelle, Oligui Nguema modifie certaines dispositions constitutionnelles, alignant le cadre juridique avec les termes de l’accord.

● Avec le texte modifié :

○ L’article 168, combiné à l’article 63, permet de réviser la Constitution en période de pouvoirs exceptionnels.

○ Les amendements nécessaires pour valider rétroactivement l’accord peuvent être adoptés rapidement, sans débat public.

○ Cela élimine tout risque de contestation future devant la Cour Constitutionnelle.

● Avec le texte initial :

○ La révision constitutionnelle était interdite en cas de dissolution parlementaire, limitant la capacité de l’Exécutif à modifier les textes pour justifier des décisions controversées.

○ T oute tentative de modification aurait nécessité un processus long et transparent, incluant un débat public et une consultation élargie.

 

Différence clé: Le texte modifié offre une flexibilité juridique accrue, permettant d’adapter la Constitution aux besoins de l’Exécutif. Le texte initial aurait imposé des garde-fous empêchant de telles révisions opportunistes.

 

Étape 5 : Consolidation du pouvoir grâce au soutien américain

Scénario

Avec l’installation de la base, Oligui Nguema bénéficie d’un soutien stratégique des États-Unis. Washington apporte un appui diplomatique pour protéger le régime des critiques internationales et offre une assistance économique et militaire renforçant le contrôle du pouvoir en place. Cet accord, bien que présenté comme bénéfique pour la sécurité régionale, devient un levier pour prolonger la transition et neutraliser les opposants internes.

● Avec le texte modifié :

○ Les modifications constitutionnelles (articles 164, 93, et 63) permettent à Oligui Nguema de sécuriser l’accord rapidement et discrètement, limitant les possibilités de mobilisation populaire ou institutionnelle contre ce projet.

○ Les aides économiques et militaires renforcent l’appareil répressif du régime, consolidant son contrôle.

● Avec le texte initial :

○ Le processus aurait été beaucoup plus long et exposé à des contestations juridiques, parlementaires, et populaires.

○ Les contre-pouvoirs auraient limité la capacité d’Oligui Nguema à exploiter pleinement cet accord pour consolider son pouvoir.

Différence clé : Le texte modifié transforme un processus complexe et transparent en une opération rapide et centralisée, rendant les manœuvres d’Oligui Nguema plus efficaces.

 

Conclusion : Un scénario crédible et stratégique

Grâce aux modifications constitutionnelles, Brice Oligui Nguema peut négocier, ratifier, et mettre en œuvre un accord pour l’installation d’une base militaire américaine de manière rapide et discrète. Ces changements lui permettent de contourner les garde-fous institutionnels, de neutraliser les contre-pouvoirs, et de sécuriser un soutien stratégique pour prolonger la transition. Avec le texte initial, de tels projets auraient été considérablement ralentis ou entravés par des contrôles juridiques et institutionnels plus robustes.

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