Un collectif alerte sur le péril démocratique induit par la nouvelle constitution
La tribune récemment publiée tire la sonnette d’alarme concernant une menace directe sur la démocratie gabonaise. Des citoyens préoccupés, regroupés en une coalition de personnalités politiques et civiles, dénoncent les réformes constitutionnelles prévues pour 2024. Selon eux, ces modifications visent à renforcer les pouvoirs d’un exécutif déjà dominant, sous couvert de modernisation.
Une constitution sur mesure
Le texte incriminé propose des changements qui limiteraient l’indépendance des institutions, notamment la Commission électorale nationale autonome (CENAP). En effet, l'organisation des élections pourrait être directement confiée au ministère de l'Intérieur, ce qui inquiète de nombreux acteurs politiques, craignant que cela ouvre la porte à des manipulations électorales.
De plus, la réforme cherche à centraliser encore davantage les pouvoirs présidentiels, en particulier en matière de nomination des hauts responsables judiciaires et administratifs. Les signataires de la tribune, composés de figures de l’opposition, d’universitaires, et de représentants de la société civile, estiment que cela pourrait asphyxier la séparation des pouvoirs, un des piliers essentiels de toute démocratie fonctionnelle.
Qui sont les signataires ?
Parmi les signataires, on retrouve des personnalités influentes telles que des anciens ministres, des figures historiques de l'opposition gabonaise, ainsi que des représentants d'organisations non gouvernementales engagées dans la défense des droits humains. Parmi eux, on retrouve Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre, et des figures de la société civile comme Marc Ona Essangui, militant pour l’environnement, et Georges Mpaga, activiste des droits de l’homme. Ces signataires expriment leurs inquiétudes sur la centralisation des pouvoirs et appellent à une mobilisation citoyenne pour préserver les acquis démocratiques.
Ils dénoncent une tentative de retour au régime autoritaire, en pointant du doigt le manque de consultation populaire et de transparence autour de ces réformes.
En unissant leurs voix, ces acteurs espèrent sensibiliser la communauté internationale et pousser le gouvernement à réviser son projet. L’objectif est de préserver un processus électoral juste et transparent, garantissant à chaque citoyen gabonais un vote libre et non entravé.
Une mobilisation nécessaire
Les signataires appellent à une mobilisation générale des citoyens, demandant au peuple de se lever contre ce qu’ils perçoivent comme une tentative de museler l’opposition avant les prochaines élections présidentielles. Pour eux, la seule issue à cette impasse constitutionnelle serait de revenir à un dialogue national inclusif, où toutes les forces vives du pays seraient impliquées.
Si la société civile et les institutions internationales ne réagissent pas rapidement, les Gabonais pourraient se retrouver privés des fondements mêmes de la démocratie.