Gabon : un séisme politique contre Oligui, l’union sacrée est en marche
C’est un événement sans précédent dans l’histoire politique récente du Gabon. Ce matin, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, Alain-Claude Bilie-By-Nzé et Ali Akbar Onanga Y’Obégué se sont levés d’une seule voix contre le régime de transition dirigé par Brice Oligui Nguema. Ce regroupement, véritable « union sacrée », résulte de mois de mobilisation menée par des collectifs comme Gabon 2025, qui n’ont cessé d’alerter sur les dérives du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et les velléités autoritaires du chef de la transition.
Gabon : Bilie-By-Nze, Manganga Moussavou, Ondo Ossa et Onanga Y’Obegue font front commun pour un «avenir démocratique» https://t.co/m8pmyr4T7M
— Gabonreview.com (@gabonreview241) January 7, 2025
Un front uni contre un pouvoir vacillant
{GABON🇬🇦}
— Lukeni (@Lukeni241) January 8, 2025
Today, Libreville devient le théâtre d’une réunion inédite : Alain-Claude Bilie-By-Nze, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Albert Ondo Ossa et Ali Akbar Onanga Y’Obegue, anciens rivaux politiques, débattent de l’avenir démocratique du Gabon. Ce regroupement soulève des… pic.twitter.com/7KuR2NAlJf
L’image est forte : quatre hommes qui, hier encore, s’opposaient sur divers sujets, s’accordent aujourd’hui sur un constat implacable. Oligui Nguema et son gouvernement de transition ont trahi les engagements pris après le putsch du 30 août 2023.
Dans leur déclaration publique, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Albert Ondo Ossa, Alain-Claude Bilie-By-Nzé et Ali Akbar Onanga Y’Obégué dénoncent une transition qui tourne au verrouillage du pouvoir. Ils pointent du doigt une mainmise des militaires sur le processus démocratique, des réformes constitutionnelles imposées en dépit de la volonté populaire et un référendum bâclé aux résultats contestés.
🔹 Une transition confisquée : au lieu d’un retour progressif à un pouvoir civil et démocratique, le CTRI s’installe durablement et verrouille l’ensemble des institutions.
🔹 Des dérives autoritaires : intimidations politiques, contrôle des médias et décisions unilatérales qui excluent les forces vives du pays, la modification récente de la constitution après le vote du référendum.
🔹 Une gestion opaque : le gouvernement de transition est accusé de favoritisme dans l’attribution des postes clés et d’une absence totale de transparence sur la gestion des finances publiques.
La coalition ne se limite pas à une simple critique du régime actuel. Elle revendique des actions concrètes :
-Le retour immédiat des militaires dans les casernes après la transition.
-L’interdiction pour Oligui Nguema de briguer la présidence.
-Une transition transparente et inclusive, basée sur un dialogue national élargi.
Les quatre figures de la rébellion : un pedigree imposant
Chacun des quatre hommes incarne une partie du spectre politique gabonais :
🔹 Pierre-Claver Maganga Moussavou – Ancien vice-président du Gabon et ex-candidat à la présidentielle, il est un vétéran de la politique nationale et a longtemps incarné l’opposition modérée.
🔹 Albert Ondo Ossa – Professeur d’économie et ancien ministre, il s’est imposé comme une figure centrale de l’opposition, notamment en contestant vigoureusement les résultats de la présidentielle d’août 2023 à laquelle il était candidat.
🔹 Alain-Claude Bilie-By-Nzé – Ancien Premier ministre et ex-porte-parole du gouvernement sous Ali Bongo, il a longtemps navigué dans les hautes sphères du pouvoir avant de prendre ses distances avec le régime militaire.
🔹 Ali Akbar Onanga Y’Obégué – Ancien ministre et ex-directeur général des impôts, il est un technocrate chevronné dont le ralliement à cette coalition est perçu comme un tournant majeur.
Leur alliance dépasse les clivages habituels et signe le début d’une fronde sans précédent contre le CTRI.
Un soutien grandissant et un pouvoir qui tremble ?
Ce n’était pas qu’une simple conférence de presse. Derrière eux, c’est tout un pan de la société civile, de la diaspora et de la classe politique qui se met en ordre de bataille.
Les contestations se sont multipliées ces derniers mois : le scandale du concours truqué de l’ENA, la SEEG, les fonctionnaires en attente de paiement, les fraudes électorales en série, l’accaparement des ressources par une poignée d’officiers, et tout récemment, la constitution modifiée après le référendum. La grogne populaire est palpable, et les militaires n’inspirent plus la confiance.
Alors que le régime d’Oligui Nguema tente de contrôler l’espace médiatique et de minimiser cette coalition, les réseaux sociaux s’enflamment. Les signaux sont clairs : Oligui est en train de perdre du terrain.
Et si cette union sacrée marquait le début de la fin pour le chef du CTRI ?
Merci de bien vouloir retenir et de faire suivre. pic.twitter.com/fcsp6S5JxN
— Bilie-By-Nze (@BilieByNze) January 7, 2025