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Article: Bonkoungou, Duro, Ryan… La « Légion Etrangère » de Brice Oligui Nguema

Gabon 2025

Bonkoungou, Duro, Ryan… La « Légion Etrangère » de Brice Oligui Nguema

Alors que la banque mondiale vient de sanctionner à nouveau le Gabon qui multiplie les impayés, les proches du Président de la transition Brice Oligui Nguema n’ont pas à se plaindre. Le pays semble être tombé sous l'influence d'une nouvelle "légion étrangère". Des personnalités non gabonaises, aux parcours pour le moins controversés, occupent désormais des postes clés dans l'appareil étatique. Parmi elles, le Burkinabé  Mahamadou Bonkoungou, le Français Pierre Duro et le Libanais Khalil Ryan. Leur présence soulève des interrogations quant à la souveraineté réelle du Gabon sous le régime d'Oligui.


Mahamadou Bonkoungou : l'homme d'affaires aux multiples casseroles

 


Mahamadou Bonkoungou, entrepreneur burkinabé à la tête du groupe EBOMAF, est loin d'être un inconnu en Afrique de l'Ouest. Son nom est associé à des pratiques de surfacturation dans des marchés publics, notamment dans la construction de routes et l'achat de matériel militaire, causant des préjudices financiers significatifs aux États du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal. Des poursuites judiciaires ont même été initiées contre lui dans ces pays.
Mais l'homme ne s'arrête pas là. Il est également soupçonné d'avoir orchestré des tentatives de coups d'État au Burkina Faso, utilisant le Gabon comme base logistique. Après avoir été impliqué dans l'alternance politique au Burkina, il aurait fomenté des actions pour renverser le président en place, recrutant des militaires en fuite au sein de sa société EBOMAF, désormais présents sur le sol gabonais.
Malgré ce passé sulfureux, les autorités gabonaises, appâtées par des mécanismes de corruption bien huilés, lui ont offert refuge et opportunités d'affaires. Bonkoungou a ainsi acquis des actifs dans des sociétés d'État stratégiques, obtenant des concessions dans des secteurs sensibles tels que l'aviation, la navigation et les infrastructures routières. Toute tentative d'investigation à son encontre est étouffée, l'homme n'hésitant pas à brandir la menace de rupture de contrats pour faire pression sur ses "hôtes".


Pierre Duro : le conseiller français aux manœuvres opaques

 

Pierre Duro, citoyen français, est devenu l'un des conseillers les plus influents du général Oligui Nguema. Chargé d'une mission d'évaluation des grands contrats du gouvernement gabonais avec ses partenaires étrangers, Duro s'est illustré par des actions systématiquement dirigées contre les intérêts des groupes français établis au Gabon. 
Sa proximité avec le chef de la junte lui a permis de jouer un rôle central dans des dossiers sensibles, notamment celui de la Société d'Énergie et d'Eau du Gabon (SEEG). En tranchant en faveur de Duro pour l'audit de la SEEG, Oligui Nguema a pris un risque calculé, dont les conséquences pourraient bien se retourner contre lui à long terme. 


Khalil Ryan : le Libanais aux transactions douteuses

 

Khalil Ryan, homme d'affaires libanais, complète ce trio d'influences étrangères qui infuse sur tous les continents, au détriment des Gabonais. Il est le comparse de Pierre Duro. Son nom est apparu dans un scandale retentissant impliquant la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du Gabon. Un actif immobilisé, comprenant un terrain et une galerie commerciale à Oloumi, a été vendu à vil prix, sans mise aux enchères publique, à ce "sujet libanais". Cette transaction, réalisée en catimini, soulève des questions sur la probité des dirigeants de la CNSS et leur complicité éventuelle avec des intérêts étrangers.


Le Gabon : une souveraineté en trompe-l'œil ?


La présence de ces personnalités étrangères aux commandes de secteurs stratégiques du Gabon interroge sur la véritable indépendance du pays sous le régime d'Oligui Nguema. En s'entourant de cette "légion étrangère", le général-président semble avoir ouvert grand les portes de la République à des intérêts extérieurs, au détriment de la souveraineté nationale.
Les Gabonais, témoins impuissants de ces manœuvres, sont en droit de se demander si leur pays n'est pas devenu le jouet d'aventuriers étrangers, profitant de la faiblesse des institutions pour s'enrichir et asseoir leur influence. A l’heure où la banque mondiale vient d’interrompre ses paiements à cause d’impayés de Libreville, la vigilance citoyenne et la mobilisation pour la défense des intérêts nationaux apparaissent plus que jamais nécessaires pour surveiller cette mainmise étrangère sur le Gabon.

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