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Article: Tata Huguette, ou l’art du grand écart : pourquoi "Taratata" se retourne contre Brice Oligui ?

Gabon 2025
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Tata Huguette, ou l’art du grand écart : pourquoi "Taratata" se retourne contre Brice Oligui ?

La diva des réseaux sociaux retourne sa veste

Il y a des retournements de veste qui laissent sans voix, et celui de Tata Huguette, alias "Taratata", figure désormais dans le haut du classement. Révélée pour ses frasques en tant qu’escort au Québec, présentée comme une blogueuse influente au Gabon, elle s’est imposée ces dernières années comme l’un des plus fervents soutiens de Brice Oligui. Vidéos dithyrambiques, campagne active pour le référendum constitutionnel : la dame n’a pas ménagé sa salive pour glorifier le président de la transition.

Mais voilà qu’en l’espace d’une vidéo explosive publiée sur ses réseaux sociaux, "Taratata" passe à l’attaque. Son ton mielleux a laissé place à une diatribe acerbe, visant directement Oligui et sa décision de traquer les activistes de la diaspora. Elle dénonce, entre autres, la polygamie du président, son incapacité à gérer le pays, et laisse même entendre qu’il aurait « divisé les lits dans sa maison avant de diviser le Gabon ».

Amour déçu ou compte bancaire à sec ?

La question qui brûle toutes les lèvres est simple : pourquoi ce revirement spectaculaire ? Tata Huguette n’a jamais caché son admiration pour Oligui. Alors, qu’est-ce qui motive ce changement brutal ?

Plusieurs hypothèses circulent. La plus romantique, mais aussi la plus croustillante, serait qu’il s’agit d’un chagrin d’amour. La blogueuse aurait espéré des faveurs personnelles de l’homme fort du Gabon. Mais dans une transition où les priorités sont déjà floues, peut-être n’y avait-il pas de place pour Tata Huguette. La pique sur les « lits divisés » pourrait être un règlement de comptes déguisé, un reproche personnel maquillé en critique politique.

Cependant, une autre hypothèse, bien plus pragmatique, fait surface : et si les caisses de l’État, aujourd’hui vidées, n’alimentaient plus les influenceurs ? Depuis des années, il est de notoriété publique que nombre de blogueurs et d’activistes pro-régime sont discrètement financés pour faire campagne en faveur du pouvoir. Les vidéos flatteuses et les posts patriotiques seraient donc monnayés. Alors, face à l’assèchement des finances publiques, Tata Huguette n’aurait-elle pas simplement perdu son chèque mensuel ?


Un discours entre opportunisme et dépit

La blogueuse, dans son intervention, joue un numéro bien connu : celui de l’indignée qui se réveille soudain. Mais son virage laisse perplexe. Pourquoi s’offusquer aujourd’hui d’une politique qu’elle défendait hier avec ferveur ? La traque des « activistes » de la diaspora était-elle moins révoltante quand elle recevait des émoluments ?

La diaspora, cible principale de la vidéo présidentielle, n’a pas manqué de souligner ce double discours. Et dans les commentaires, certains rappellent que Tata Huguette s’était montrée particulièrement virulente à l’égard de ceux qui critiquaient Oligui pendant la campagne pour le référendum constitutionnel. Ce brusque retournement ressemble davantage à une affaire de portefeuille qu’à une prise de conscience soudaine.

Le syndrome des influenceurs gabonais

Tata Huguette n’est pas un cas isolé. Le Gabon regorge de figures médiatiques dont l’allégeance politique semble dictée par les virements bancaires plutôt que par des convictions. Quand l’argent coule à flots, les louanges fusent. Mais à la moindre sécheresse budgétaire, les critiques pleuvent.
Ce phénomène met en lumière un problème plus large : l’utilisation des influenceurs comme outil de propagande. Ces figures, plutôt que de défendre des idées, se transforment en marionnettes manipulées par des enveloppes sous la table. Et quand les caisses sont vides, le jeu s’arrête.

Tata Huguette, miroir des failles du système Oligui

Le cas Tata Huguette, bien qu’anecdotique en apparence, illustre les limites d’un pouvoir qui a investi dans l’image au lieu de bâtir des bases solides. Si le président peine à contenir les voix discordantes, c’est peut-être parce que celles qui l’encensaient hier n’étaient motivées que par des raisons bien éloignées de l’amour de la patrie.

La blogueuse a peut-être tordu le couteau avec son histoire de « lits divisés », mais elle met en lumière une vérité brutale : quand le soutien au pouvoir se base sur des billets plutôt que sur des convictions, le retournement de veste n’est jamais loin. Quant à Tata Huguette, la voilà désormais nouvelle égérie des critiques, prête à capitaliser sur un nouveau rôle, celui d'opposante improvisée. Mais au vu de la fragilité des convictions de ces « influenceurs de la faim », une question se pose : jusqu’à quand ?

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