Oligui privé de direct devant les caméras : son équipe a-t-elle perdu confiance ?
Le Gabon bruisse de rumeurs depuis qu’une décision plutôt cocasse a frappé la tournée du président de transition, le général Oligui Nguema. Alors qu’il avait prévu une série de discours pour « expliquer sa nouvelle constitution » à la population, le voilà privé de ses directs télévisés. Oui, vous avez bien entendu : finis les directs à la télévision ! Le chef suprême préfère s’auto-censurer au vu du peu d’engouement suscité par son périple de rockstar.
. @oliguinguema privé de direct ! Selon des sources de Makaya, le militaire-président-candidat est tellement hors de contrôle et sa tournée pas autant un succès que prévu que son clan a décidé de suspendre les directs télévisés pendant ses discours. pic.twitter.com/VqhF4Qk22G
— Moi MAKAYA (@Moi_Makaya) November 5, 2024
Le géneral Oligui a entamé une tournée républicaine à l’intérieur du pays, tournée organisée pour permettre au président de la transition de battre campagne pour le OUI au réferendum organisé le 16/11.
— S.W (@SWDecrypte) November 3, 2024
Décryptage de sa prise de parole à l’étape d’Omboué (Ogooué maritime).#Gabon… pic.twitter.com/bgky1GbOUZ
Tournée nationale ou tournée de contrôle ?
Pourtant, l’idée de départ était séduisante : une mini-tournée pour rallier les Gabonais autour d’une nouvelle constitution présentée comme le fer de lance de son mandat. Mais très vite, les discours d’Oligui ont pris une tournure… disons… inattendue. Entre sorties décousues, promesses brumeuses et improvisations bancales, chaque allocution en direct semblait être une nouvelle épreuve pour les spectateurs et un défi pour les journalistes chargés de retransmettre « sans filtre ».
Au point qu’au sein de son propre entourage, des collaborateurs comme Télésphore Obame Ngomo ont suggéré de suspendre les directs, de peur qu’une maladresse ou un fou rire n’échappe aux spectateurs. Désormais, le général Oligui devra se contenter de discours soigneusement enregistrés et édités avant d’être diffusés… Voire, pas diffusés du tout, en cas de boulette. Fini le charme du direct : place aux discours sous surveillance ! Si même son clan doute de son éloquence publique, comment espérer qu’il rallie les foules ?
Oligui privé de caméras : un général en terrain miné
La tournée n’avait pourtant rien d’innocent. Au contraire, Oligui, qui prend la posture d’un président-candidat, souhaitait visiblement profiter de ces moments pour solidifier son image. Il comptait sans doute sur des scènes d’ovation, des mains serrées et des visages émus, l’objectif étant de démontrer que son projet de constitution est le projet fédérateur dont le Gabon avait besoin. Mais à voir la prudence soudaine de son équipe de communication, on devine que la réalité est tout autre. Selon des sources bien placées, l’accueil dans certaines régions a été… modeste, voire carrément glacial.
Des citoyens déçus, des murmures d’incompréhension, et cette question lancinante : « Pourquoi nous vendre une constitution sans répondre aux vrais problèmes économiques ? » Oligui espérait une tournée triomphale, mais c’est un tour de force qu’il lui faudra pour convaincre.
Révolution constitutionnelle… ou parodie télévisuelle ?
En somme, ce spectacle politico-médiatique, soigneusement encadré par une équipe qui semble désormais aussi préoccupée par le contrôle des caméras que par la rédaction de la constitution elle-même, laisse les Gabonais perplexes. Au lieu de s’élever comme un rassembleur, Oligui s’enferme dans des discours calibrés, loin de l’engouement populaire. Ses fans diront qu’il protège ses mots pour mieux toucher le cœur de la nation. Ses détracteurs, eux, se délectent de cette « fuite de la transparence » : un président qui prône le renouveau mais préfère les montages aux moments authentiques en direct.
La prochaine fois, peut-être Oligui devrait-il opter pour un podcast – au moins, les montages y sont plus faciles.
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