文章: La transition à deux visages d'Oligui Nguema : la promesse de rupture, dans la continuité de l'ancien régime
La transition à deux visages d'Oligui Nguema : la promesse de rupture, dans la continuité de l'ancien régime
De nombreux témoignages recueillis par notre rédaction à Gabon2025 ainsi que les discussions enflammées sur les réseaux sociaux révèlent une question qui ne cesse de hanter l’opinion publique : la transition politique dirigée par Brice Oligui Nguema est-elle un réel tournant, ou simplement une réinvention du passé sous de nouveaux habits ? Malgré des promesses de changement, les alliances et choix controversés du nouveau pouvoir soulèvent des doutes profonds sur la sincérité de cette « rupture ».
Ainsi, après Mborantsuo, le PDG, Linda Bongo, dont chacune des interdictions a été décortiqués par le pouvoir en place, il est temps de se poser la question de savoir : Qui gouverne le Gabon réellement ?
— Aristide Nguema (@Zoltsi1) October 20, 2024
Mr Oligui, Président de la transition, peut il répondre à cette question?
Le plus grand nombre pourtant ont demandé que le PDG n'existe plus non ? Proposition non RETENUE par Oligui .
— John LIBRE 🇬🇦🇨🇵💥🎯🎤 (@Cosa76) October 17, 2024
Dire une chose et son contraire...c'est vraiment incompréhensible #Gabon pic.twitter.com/lJ0vgTQY3o
En parlant de Mme Pasteure, un PDG à la botte d'Oligui, c'est un PDG qui doit lui plaire. https://t.co/wH4g1L4wur
— Lord of Nkoltang (@Observateurfang) October 15, 2024
Oui ce ne sont pas ses multiples incohérences et ses accointances avec le PDG et ses méthodes qui affaiblissent sa popularité, ce sont des « forces occultes » oui.
— TTW (@Pablerk) October 31, 2024
Pauvre oligui victime des forces du mal
GABON NEWS
— OTHMAN IBELA (@motherland354) November 4, 2024
OLIGUI DIRIGÉ PAR LE PDG ET PASCALINE BONGO MANIPULE ENCORE LES GABONAIS!! https://t.co/Q0C2QjVzSY via @YouTube
Promesses de renouveau : l’illusion d’une rupture ?
L’enthousiasme populaire, initialement suscité par le coup d’État d’août 2023, s’effrite face à une réalité plus nuancée. Oligui Nguema, en s’affichant comme le sauveur d’un Gabon gangrené par des décennies de corruption, avait promis une rupture totale avec l’héritage des Bongo. Mais aujourd’hui, des figures emblématiques du régime déchu continuent de peser sur les choix du pouvoir de transition.
Parmi ces personnalités, Marie-Madeleine Mborantsuo, ancienne alliée des Bongo, se trouve à la tête de la rédaction de la nouvelle constitution. Une nomination qui, pour nombre de Gabonais, trahit les idéaux de renouveau proclamés par Oligui Nguema. Que peut-on attendre d’un texte fondateur élaboré sous la supervision de celle qui a été pendant des décennies le pilier juridique de la « monarchie » Bongo ? Les réseaux sociaux s'enflamment, et les commentaires acerbes affluent : la transition est-elle une révolution ou une simple « révolution de palais » ?
Le PDG de retour sur le devant de la scène
Autre fait marquant qui provoque un tollé, et dans la continuité du recyclage des anciens caciques, l’alliance inattendue entre le nouveau pouvoir et le Parti démocratique gabonais (PDG), longtemps symbole de la corruption et de l’abus de pouvoir sous les Bongo. Alors qu’il prônait une rupture radicale, Oligui Nguema semble aujourd'hui dépendre de ce parti controversé, lequel n’a pas hésité à exhorter ses membres à soutenir le projet de constitution. Ce soutien, à contre-courant des promesses de changement, est vu comme un signe de retour en arrière et suscite de vives réactions : comment un parti emblématique du passé pourrait-il incarner l’avenir du Gabon ? Vous êtes très nombreux à nous en parler, et nous le confessons : nous n’avons pas la réponse.
Un paradoxe qui fragilise la crédibilité de la transition
Pour les Gabonais, cette transition pose une énigme : les anciennes figures du régime sont-elles là par nécessité ou par choix ? L’hypothèse d’une réforme « de façade », où l’apparence de changement cache en réalité la continuité des intérêts de quelques privilégiés, gagne du terrain. À travers ces alliances, Oligui Nguema donne l’image d’un pouvoir piégé entre les promesses de rupture et les concessions au passé, dans un grand écart permanent.