跳转到内容

文章: Une Constitution controversée : qui s’y oppose ?

Gabon 2025
afrique

Une Constitution controversée : qui s’y oppose ?

Alors que la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution gabonaise s'apprête à débuter, les opposants au texte sont désormais nombreux et organisés. De nombreux leaders politiques et figures de la société civile dénoncent ce projet comme une tentative de renforcer le pouvoir de l’actuel gouvernement en place, au détriment de la démocratie et des droits des citoyens. À la tête de cette contestation, des figures politiques notoires tels qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze, Jean-Valentin Leyama, Albert Ondo Ossa ou Mike Jocktane, qui voient dans cette réforme un recul des libertés fondamentales et un retour à l’autoritarisme.

Alain-Claude Bilie-By-Nze : l'ancien Premier ministre monte au créneau

L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze n’a pas mâché ses mots. Dans une déclaration coup de poing, il a qualifié le projet de « mauvaise loi fondamentale », estimant que ce texte trahit les aspirations du peuple gabonais. Selon lui, loin de servir la démocratie, cette Constitution concentre davantage les pouvoirs entre les mains de la présidence, supprimant au passage le poste de Premier ministre, ce qui affaiblit la séparation des pouvoirs. Bilie-By-Nze a appelé à des actions légales pour préserver les valeurs républicaines et éviter une dérive autoritaire qui, à ses yeux, pourrait dangereusement s’ancrer dans le pays.

Bilie-By-Nze voit également dans ce texte une manœuvre subtile pour renforcer le pouvoir du président de transition, Brice Oligui Nguema, en lui offrant les moyens constitutionnels de prolonger son règne au-delà de la transition initialement promise. Pour l’ancien chef de gouvernement, la solution ne réside pas dans une Constitution concentrée sur l'exécutif, mais dans des réformes institutionnelles qui rétabliraient la voix du peuple et protégeraient les institutions démocratiques du pays.

L’opposition unanime : les critiques de Jean-Valentin Leyama, Albert Ondo Ossa, et Mike Jocktane

D’autres figures politiques emblématiques de l’opposition gabonaise ont rejoint les rangs des contestataires. Jean-Valentin Leyama, député et fervent opposant, critique le projet pour son orientation résolument présidentialiste, qui risque de verrouiller les institutions autour d’un pouvoir unique. Il dénonce également les conditions d’éligibilité restrictives, qui, selon lui, discriminent certains citoyens gabonais et limitent les options démocratiques. Pour Leyama, cette Constitution menace de rendre les prochaines élections plus inaccessibles pour les candidats n'appartenant pas au cercle restreint du pouvoir en place.

Albert Ondo Ossa, candidat de l’opposition lors des dernières présidentielles, s’oppose quant à lui aux dispositions d’éligibilité qui, selon lui, risquent d’exclure une partie importante de la population. Il critique également la durée du mandat présidentiel de sept ans, jugée trop longue, au lieu des cinq ans recommandés par les normes démocratiques modernes. Pour Ondo Ossa, ce mandat de sept ans, couplé à la possibilité de renouvellement, constitue une menace sérieuse pour l’alternance démocratique et le renouvellement politique au Gabon.

Quant à Mike Jocktane, autre figure de l'opposition, il met en garde contre le risque d’un retour à un régime autoritaire. Selon lui, en donnant une telle prérogative au président, le Gabon pourrait revivre les heures sombres de l'ère autoritaire. Il appelle la population à se mobiliser pour préserver l’équilibre démocratique, conscient que ce projet de Constitution, en supprimant les contre-pouvoirs, ouvre la voie à une gouvernance solitaire.

La société civile s’alarme des dangers pour les droits sociaux et économiques

En parallèle des voix politiques, la société civile gabonaise s’inquiète également des dérives potentielles de cette nouvelle Constitution. La Coalition nationale pour la défense de la Constitution a émis plusieurs réserves sur des points clés du texte. Parmi leurs critiques, on retrouve la question de la souveraineté sur les ressources naturelles, qui, bien qu’affirmée dans le préambule, est remise en question par un article controversé stipulant que ces ressources appartiennent exclusivement à l’État. Pour cette coalition, cette disposition risque d’aggraver les inégalités d’accès aux ressources et de concentrer davantage de richesse entre les mains d’une élite politique.

La question des droits des femmes fait aussi partie des préoccupations de la société civile. Selon la Coalition, le projet manque de dispositions concrètes pour garantir une égalité effective entre hommes et femmes et protéger les droits des femmes, notamment en matière de propriété et de représentation politique. Pour eux, des modifications sont nécessaires pour ancrer ces droits dans la Constitution et éviter que des générations futures soient défavorisées par un texte insensible aux dynamiques sociales modernes.

Enfin, la durée du mandat présidentiel de sept ans renouvelable une fois est là encore vivement contestée. Les organisations de la société civile jugent cette durée excessive et proposent un mandat de cinq ans, plus en phase avec les standards internationaux et les attentes démocratiques. Pour eux, limiter le mandat présidentiel est crucial pour éviter les abus de pouvoir et garantir une transition politique plus fréquente et plus fluide.

Vers un bras de fer institutionnel ?

Avec cette vague de contestations et les critiques adressées au projet de Constitution, le Gabon pourrait bien être sur le point de vivre une crise institutionnelle majeure. Les principaux opposants s'organisent et entendent mobiliser les citoyens lors de la campagne référendaire, qui débutera le 6 novembre. Le débat public s’annonce tendu, car la majorité des voix de l’opposition et de la société civile dénoncent un projet taillé sur mesure pour garantir la longévité d’un régime ultra-présidentialiste.

Au cœur de ces inquiétudes, la crainte est palpable : ce projet de Constitution pourrait institutionnaliser un pouvoir qui ne laisserait aucune place à la dissidence et marginaliserait les institutions démocratiques au profit d’un chef de l’État omnipotent. Si le texte est adopté en l’état, les détracteurs du projet craignent un retour en arrière, marqué par une concentration excessive du pouvoir et une absence de mécanismes de contrôle.

L'avenir politique du Gabon repose donc sur le sort de cette Constitution, qui divise déjà profondément la classe politique et la société civile. En cas de rejet populaire lors du référendum, le gouvernement sera contraint de revoir sa copie et d’intégrer les critiques pour apaiser les tensions croissantes. Pour l’heure, la lutte est loin d’être terminée, et les opposants sont déterminés à empêcher la mise en place d’une loi fondamentale qu’ils jugent incompatible avec les valeurs démocratiques du pays.

假新闻的文章和报道:贡献!

我们邀请您通过提交自己的文章或报告您遇到的虚假新闻来为Gabon2025.com做出贡献。您的参与对于在竞选期间维护高质量信息和打击虚假信息至关重要。

更多文章

Gabon 2025

Faille de l'Article 43 : Et si n'importe qui pouvait devenir président ?

La Constitution gabonaise, en tant que loi fondamentale, est censée garantir la stabilité institutionnelle et assurer le bon fonctionnement de l'État. Cependant, une analyse approfondie des articl...

阅读更多
Gabon 2025

Alain-Claude Bilie-By-Nzé : un ancien Premier Ministre qui aspire à mieux

Alain-Claude Bilie-By-Nzé, ancien homme fort du régime Bongo, est aujourd'hui un homme libre dont la voix pèse sur la scène politique Gabonaise. Quel est son avenir ?

阅读更多