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Article: La montée en puissance des Fang sous Brice Oligui soulève des tensions ethniques chez les Bilopes

Gabon 2025

La montée en puissance des Fang sous Brice Oligui soulève des tensions ethniques chez les Bilopes

Le climat politique au Gabon semble de plus en plus marqué par les tensions ethniques, exacerbées par des événements récents impliquant Marc Ona Essangui, sénateur influent et figure controversée de la scène politique. Lors d'une assemblée, Ona s’est exprimé en Ntoumou sans traduction, un geste approuvé par le président de la transition,Brice Oligui Nguema, également Fang. Cette situation, perçue comme un symbole de la domination croissante des Fang au sein des institutions gabonaises, a attisé les rancœurs parmi les autres ethnies du pays, notamment ceux que l’on appelle lesBilopes, autrement dit, les non-Fang, représentant 70% de la population. 

 

 Marc Ona : Un sénateur sans élection, mais avec une grande influence

Marc Ona Essangui, écologiste friand de plateaux télé, bien que jamais élu, a atteint une position de pouvoir en tant que sénateur, une ascension qui suscite des critiques, notamment en raison de son absence de légitimité démocratique. Son influence grandissante est vue par beaucoup comme un exemple de la manière dont les élites Fang ont pris le contrôle de la scène politique gabonaise. Cette montée en puissance, sans passer par des élections, est considérée comme une anomalie dans un pays qui prétend fonctionner sur des bases démocratiques. Pour ses détracteurs, cela symbolise une appropriation du pouvoir par une minorité au détriment des autres groupes ethniques.

  

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 Un discours teinté de tribalisme

Le discours de Marc Ona, tenu en Ntoumou/Okak, une langue Fang, et non traduit, a renforcé cette perception. En s’adressant à ses partisans dans cette langue, lors d’une réunion publique, il semble avoir cherché à consolider son lien avec la communauté Fang.

Cependant, ce choix a été vu par beaucoup de non-Fang (Bilopes) comme un acte de tribalisme, alimentant les divisions entre les différentes ethnies du pays. La phrase clé de son discours, "Le pouvoir est à nous !", est perçue comme une déclaration explicite de domination ethnique, affirmant que les Fang, représentés par des figures comme Ona et Oligui, se considèrent désormais comme les maîtres du pays.

 

La domination des Fang dans les institutions publiques

Les critiques de cette domination ne s'arrêtent pas au discours de Marc Ona. De nombreux Gabonais se sont également tournés vers les réseaux sociaux pour dénoncer une surreprésentation des Fang dans plusieurs institutions publiques.

Un exemple particulièrement pointé du doigt est celui de l'ASECNA (l'agence gérant les aéroports du Gabon), où 80% des employés seraient issus de l'ethnie Fang. Cette situation est vue comme un autre indicateur de la faveur ethnique au sein de l'administration sous la présidence d’Oligui.
  

  

Lui-même Fang, Oligui est accusé de privilégier son groupe ethnique, renforçant ainsi une domination de facto des Fang dans les institutions gabonaises. Cette situation engendre une frustration croissante parmi les autres ethnies du pays, regroupées sous l’appellation Bilopes, qui se sentent de plus en plus écartées des sphères de pouvoir.

 

Une fracture qui menace l'unité nationale

Le Gabon, un pays historiquement marqué par une relative stabilité ethnique, voit désormais ces tensions remonter à la surface. La montée en puissance des Fang, couplée à des gestes symboliques comme le discours non traduit de Marc Ona, risque d’aggraver les divisions et de compromettre la cohésion nationale. Certains observateurs craignent que si cette tendance se poursuit, le pays

 

Voir notre article :

Les Fang sont-ils Favorisés par l'Article 53 ? Un Mystère qui Agite les Réseaux !

 

Ivoirité et Gabonisité

Cette affaire rappelle fortement le triste concept de l'"ivoirité" qui avait marqué la Côte d'Ivoire au début des années 2000. Porté par Henrik Konan Bédié et Alassane Ouattara, ce concept de l'ivoirité visait à définir l'identité nationale ivoirienne en mettant l'accent sur la "pureté" ethnique et en marginalisant les populations perçues comme n’étant pas « d’origine ivoirienne pure ». Cette doctrine, adoptée à des fins politiques, a exacerbé les tensions ethniques dans le pays, créant un climat de méfiance et de divisions qui a contribué à la guerre civile. Espérons que le Gabon saura se prémunir de ce genre de choses et tirera les leçons de ce qui est arrivé à certains autres pays africains.

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